viernes, 29 de agosto de 2025

Visite a un bourg de la Cote du Pacifique appelé 'Libérateur Simon Bolivar'

LE LIBÉRATEUR SIMON BOLIVAR A 'EL ATRAVESADO'

L'avenir est entre nos mains

Pour le 282e anniversaire de Simon Bolivar, Pedro Pierre.

A « El Atravesado-Liberador Bolívar », Côte du Pacifique, 24 juillet 2025.

MERCI

Merci pour votre invitation !

Je m'appelle Pedro Pierre, prêtre, né en France. Je vis en Équateur depuis 49 ans. J'ai travaillé dans des paroisses populaires à Guayaquil, Quito et Sucumbíos. J'ai également été dans une paroisse rurale au Nicaragua dans les années 1990. J'ai toujours travaillé avec des groupes chrétiens dans les quartiers les plus pauvres des villes et des campagnes, appelés Communautés Ecclésiales de Base (CEBs). Aujourd'hui retraité à Guayaquil, je n'occupe plus de fonction paroissiale et je continue à soutenir les CEB. J'accompagne ces communautés chrétiennes et d'autres groupes sociaux et politiques avec lesquels je suis intégré.

Je suis heureux d'être parmi vous, car je vais apprendre beaucoup de choses à votre contact. Nous sommes dans l'une des régions les plus anciennes du continent d'Abya Yala, nom que nos ancêtres ont donné à ce que nous appelons l'Amérique latine…

Félicitations pour avoir le Libérateur Bolívar comme patron ! L'homme le plus important d'Amérique latine, aux côtés des Indiens de la Sierra et de la côte équatoriennes, comme Tránsito Amaguaña.

ASUMONS L'HÉRITAGE DE VOS ANCÊTRES

Nous vivons une époque où il est essentiel de faire revivre l'héritage de vos ancêtres. Les gouvernements récents ne résoudront pas les problèmes de notre pays : l'insécurité s'aggrave inexorablement -ces jours derniers : 5 morts à Manta, 12 à Playas…-, le chômage est énorme (72 % !), les jeunes ne trouvent pas d'emploi, l'économie nationale est en récession…

Face à cette situation catastrophique, la voie à suivre est de revenir à l’héritage de nos ancêtres, car nous avons reçu d’eux la sagesse et la capacité de nous gouverner bien mieux que ce que nous subissons actuellement.

1.       Simon Bolivar

L'un de ces ancêtres est Simon Bolívar, qui a libéré Abya Yala du joug des Européens. Simon Bolívar était rebelle, intelligent et courageux. Malheureusement, la plupart des gouvernements latino-américains n'ont pas suivi la voie tracée par Simon Bolívar. Ceux qui sont morts dans cette guerre pour la première indépendance n'ont pas bénéficié de la victoire. C'est pourquoi nous en sommes là : dans une situation très dure. Une fois de plus, nous avons besoin de personnes rebelles, intelligentes et courageuses pour une seconde indépendance. Ce n'est donc pas pour rien qu'il a été donné ce nom à votre bourg, mais pour que la rébellion, l'intelligence et le courage du Libérateur Bolívar perdurent et triomphe.

2.       Retour au « Bien vivre et vivre ensemble » de vos ancêtres

J'ai apporté un symbole de cette région, car cette région de la côte équatorienne avait une forte dévotion à la lune. J'ai lu que dans la Sierra, la dévotion au soleil plutôt au soleil. J'aime cette image de la lune embrassant le soleil…

Ce n'est pas un hasard si nous nous trouvons dans la plus ancienne civilisation d'Abya Yala : Valdivia et les Guancavilqueños. On y trouve de nombreux vestiges de la Vénus de Valdivia, symbole du courage et de la grandeur des femmes de cette époque. Leur sang et celui des ancêtres de Valdivia coulent encore dans vos veines. Nous devons nous réapproprier cet héritage et, conformément à la Loi des Communes inscrite dans la Constitution, retrouver le chemin du « bien vivre et vivre ensemble » de vos ancêtres, en les actualisant pour que nous nous engagions sur la voie de la dignité, de la justice et de la coexistence fraternelle.

Voici les grands principes qui guident le bien-vivre et le vivre-ensemble, inscrits dans la Constitution équatorienne. Je les résumerai a sept qui nous donnent matière à réflexion et, surtout, à action :

1.       Le travail est pour le bien de tous : il n’est pas fait pour exploiter les personnes ni la terre.

2.       L’identité est le fondement de la dignité : nous devons être fiers de nos racines autochtones.

3.       Une vie harmonieuse apporte la justice sociale car elle bannit l’exclusion et la discrimination.

4.       Les décisions consensuelles surpassent la démocratie : c’est une démocratie délibérative qui est meilleure que celle que nous avons aujourd’hui.

5.       La complémentarité, c’est-à-dire le fait de se compléter mutuellement en communauté, est plus précieuse que la liberté, car donner la priorité à la liberté nous a conduit à l’individualisme, à l’indifférence et à la passivité.

6.       L’harmonie avec la nature est la source de la santé.

7.       La sagesse ancestrale est la mère de l’éducation.

Si nous décidons de suivre ces principes ensemble, nous commencerons à vivre beaucoup mieux.

3.       Monseigneur Leonidas Proaño

J'aimerais vous présenter une troisième figure, un équatorien né à Ibarra, porteur d'un message chrétien libérateur. Il s'agit de Mgr Leonidas Proaño, évêque de Chimborazo et décédé en 1988. J'ai eu la chance de le connaître et d'être son ami. Avec les CEBs, nous avons rédigé une neuvaine en son honneur , inspirée de son autobiographie : « Je crois en l'homme et en la communauté ». Voici les neuf thèmes de notre réflexion.

1.       Un paysan pauvre et simple.

2.       Le prêtre ami des jeunes travailleurs.

3.       Le « tisserand de têtes ». Monseigneur Proaño tissait des chapeaux… et il était un tisserand de « bonnes têtes ».

4.       Un homme de son temps, engagé dans la réalité socio-économique et politique.

5.       Un pasteur courageux au milieu de nombreux conflits pour défendre les peuples indiens.

6.       L'évêque des Indiens, car son choix était d’aider les peuples indiens a sortir de la misère.

7.       Le maître de l’inculturation parce qu’il a promu pour une Église catholique indienne.

8.       L’apôtre de la solidarité parce qu’il fut solidaire de toute l’Amérique latine.

9.       Le prophète de l’Église des Pauvres, parce qu’il a su unir les pauvres dans une foi libératrice.

 

« ALERTE ! L'ÉPÉE DE BOLIVAR CHEMINE EN AMÉRIQUE LATINE »

« Un Peuple sans mémoire est comme un arbre sans racines. » Je crois qu'avec ces trois types de personnes -Simon Bolívar, les peuples autochtones, en particulier les femmes de la Côte du Pacifique, et des personnes comme Monseigneur Leonidas Proaño – dont le sang coule dans vos veines, vous et nous sommes capables de construire ensemble l'Équateur que nous méritons. Soyez rebelles, intelligents et courageux.


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