sábado, 17 de junio de 2023

La Théologie de la libération - Excellente entrevue


THEOLOGIE DE LA LIBERATION – Excellente entrevue.

Bonjour.

Je vous partage un excellent entretien sur la Théologie de la Libération (45 minutes), à partir du livre "Les Moissonneurs" (Au cœur de la Théologie de la Libération, Editions L'Escargot), par l’auteur lui-même : Timothée de Rauglaude.

Je vous conseille de l’écouter : https://youtube.com/watch?v=2dBdC9kspSM

Très fraternellement,

Pierre

PS. L’expression ‘Les moissonneurs’ vient de la lettre de St. Jacques et de sa forte critique aux riches propriétaires : « Les cris des moissonneurs sont parvenus aux oreilles du Seigneur » (5,4)

 

RÉSUMÉ

"Dans la seconde moitié du XXe siècle, en Amérique latine, des chrétiens ont résisté au nom de leur foi contre la pauvreté criante et les dictatures militaires. De cet engagement est né un courant de pensée qui établit une relation directe entre le message biblique et la lutte pour la justice sociale : la théologie de la libération. Ni relique du passé, ni doctrine hérétique condamnée par le magistère, la théologie de la libération a changé le cours de l´histoire du sous-continent et au-delà.
Des rues de São Paulo (Brésil) aux montagnes du Chiapas (Mexique), en passant par le parcours du pape François lui-même, ce voyage fait entendre la "clameur des moissonneurs" d´une manière nouvelle. Une ‘revue’ historique sur les pas d´une théologie bien vivante et actuelle."


-----------------

miércoles, 18 de enero de 2023

Résumé de mes 46 ans en Amérique Latine

 LE FUTUR EST EN MARCHE EN AMÉRIQUE LATINE

Pierre Riouffrait, prêtre ‘sans frontieres’.

Guayaquil, Equateur. Janvier 2023.

Voici un résumé de ces 46 ans en Amérique Latine depuis que je suis arrivé en Equateur en 1976. Je serai heureux de recevoir vos réactions, car, d’une certaine façon, j’ai fait ce chemin avec vous et grâce à vous et j’y moissonne beaucoup de joies. Je pense qu’actuellement l’Amérique Latine est le creuset d’une nouvelle façon de vivre en société, en Eglise, en communion avec la nature et le cosmos, et avec Dieu, en solidarité avec ces mêmes options que se vivent sur tous les continents.

QUI SUIS-JE ?

Je suis Pierre Riouffrait, fils de petits paysans d’un village de Haute Loire, en Auvergne. Après des études au Grand Séminaire du Puy en Velay, je suis ordonné prêtre en 1969. Actuellement à Guayaquil, en Equateur, je suis heureux de vivre 80 printemps, depuis juin 2022.

1. 1976 : DEPART EN AMERIQUE LATINE, pour l’Equateur

C’est à l’appel d’un prêtre équatorien connu au Grand Séminaire que je décide d’aller travailler en Equateur. J’avais été marqué par une expérience de 2 ans (1964-66) en Algérie comme instituteur dans une école primaire d’un quartier pauvre d’Alger. Mon souci du Tiers Monde s’était alimenté durant plusieurs années grâce à ma participation aux activités avec le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et le Développement) de Paris. Fils de paysans pauvres, je sentais un appel pour me solidariser avec les pauvres d’Amérique Latine.

2. EQUATEUR, GUAYAQUIL : A LA RENCONTRE DES PAUVRES

Je prévoyais de rester une dizaine d’année en Equateur. Ce séjour allait être plus long que je ne pensais. Etant resté 11 ans en Equateur, je remarque différentes options qui ont marqué ma vie et mon travail pastoral.

L´option pour les CEBs selon message des évêques latinoaméricains réunis à Medellín.

Dès mon arrivée à Guayaquil, j’ai la chance de m’intégrer à une équipe de 6 prêtres qui travaillaient dans la ligne des Communautés Ecclésiales de Base (CEBs) y de la Théologie de la Libération avec monseigneur Léonidas Proaño, « l’évêque des Indiens » du diocèse de Chimborazo, dans la Cordillères des Andes. Cette ligne d’action provient du Concile Vatican II et du Document de la 2e Conférence Episcopale Latinoaméricaine réunie a Medellín, Colombie, en 1968. On ne suit bien Jésus-Christ qu’en Communautés vivantes.

L’option pour les pauvres

Cette option consiste à faire siennes en premier les causes des pauvres. Il s’agit non seulement d’être avec les pauvres, mais aussi d’agir avec eux, de penser selon eux et de croire comme eux… pour la simple raison que hors des pauvres l’Eglise cesse d’être fidèle à Jésus-Christ et la société est injuste. Ce fut l’option de vie de Jésus.

L’option pour le Royaume comme « unique absolu »

Ce fut le choix des CEBs lorsqu’elles ont commencé à exister au Brésil en 1955. Ce choix fut confirmé par le pape Paul VI en 1975 : « Le Royaume est l’unique absolu ; tout le reste est relatif » (‘L’Annonce de l’Evangile’). Cette phrase fut le nouveau sens de ma vie et de mon sacerdoce.

L’option pour les laïques

Ce fut également l’intuition du Concile : Que les laïques soient protagonistes dans l’Eglise. C’est l’option et la pratique des CEBs. Il s’agit de revenir à la mission de tous les baptisés comme ‘prophètes, prêtres et rois-pasteurs.’

L’option pour la méthode ‘vitale’ des CEBs

Il s’agit d’un processus en 3 étapes : « Voir, Juger, Agir et Célébrer ». C’était la méthode de travail qu’utilisèrent la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), puis le Concile (‘Joies et Espérances’), enfin les grands Documents de l’Eglise Latinoaméricaine. Si l’on ne parte pas de l’incarnation dans la réalité actuelle, nous allons nulle part, sinon à la confusion et à l’échec ou la superficialité.

1987-89 : Parenthèse à Rome pour études

Pendant 2 ans j’étudie à l’Université Grégorienne la ‘Théologie dogmatique’ avec une ‘thésine’ finale sur l’option pour les pauvres à partir des ‘Conclusions de Puebla’ (Mexique), lieu de la 3e Conférence Episcopale Latinoaméricaine (1975). Cette option est valide tant dans l’Eglise que dans la société.

2. 1989-97 : NICARAGUA : EXPERIENCE D’UNE ‘EGLISE DES PAUVRES’

C’était la ligne pastorale du diocèse ou Vicariat de Bluefields, capitale de la province, sur la Cote des Caraïbes : Travailler avec et à partir des laïcs pour actualiser le ‘rêve du pape Jean XXIII’ (1961) : « L’Eglise est et doit être l’Eglise des pauvres ».

J’y avais la charge d’une paroisse très étendue dans une région tropicale très pluvieuse, près du Costa Rica : 2.700 km carrés et quelques 120.000 habitants. (A titre de comparaison, le département de la Haute Loire couvre 5.000 km2). Le centre-ville avait 15.000 habitants y j’y célébrais l’Eucharistie 2 dimanches par mois. Il y avait une trentaine de villages unis par des chemins de terre où l’Eucharistie était trimestrielle. Le reste était composé de 90 hameaux où l’on accédait à dos de mulets ou en petite barque : ils avaient une eucharistie para an.

En fait il s’agissait d’une paroisse aux mains des laïcs. Toutes les communautés se réunissaient tous les dimanches, préparaient les sacrements et travaillaient a une vie communautaire vivante. Il y avait plus de 3.000 ministres répartis en 27 ministères différentes, 4 diacres mariés, 4 religieuses et un prêtre (moi-même).  La pastorale s’organisait en services religieux, sociaux et civiques. Tous les ministres suivaient une formation annuelle de 3 à 5 jours. Tout se décidait lors d’une Assemblée paroissiale annuelle de 3 jours avec 2 représentants de chacune des 130 Communautés.

Le rôle du prêtre consistait à accompagner les Communautés, leur rendre visite, organiser la formation des ministres, célébrer les sacrements. Je passais plus de temps en visites des Communauté que de présence à la maison paroissiale.

4. 1997 : RETOUR EN EQUATEUR au service des CEBs nationales et d’Amérique Latine

De retour en Equateur, je pris en charge successivement 2 paroisses de secteurs pauvres de la capitale Quito, dans la Cordillère des Andes et de Sucumbíos, province dans l’Amazonie. En reprenant ma participation locale et nationale dans les CEBs, celles-ci me demandèrent de prendre en charge la formation des assesseurs et des animateurs des CEB. Je travaillais également dans un ‘Centre de Formation Foi et Politique’, à Quito, avec des chrétiens engagés dans des organisations sociales et politiques du pays.

Je participe également, à la demande de l’Articulation Continentale de CEBs, comme tuteur chargé des élèves de l’Ecole Latinoaméricaine virtuelle de Formation biblico-pastoral, en lien avec une Université Catholique du Mexique.

Depuis 15 ans, je suis éditorialiste, une fois par semaine, dans un journal national (pendant 10 ans) et dans différents sites nationaux et internationaux.

Depuis 14 ans, je vis comme retraité à Guayaquil, c’est-à-dire, sans charge paroissiale. Je continue d’accompagner, d’une part, les CEBs pour la formation au niveau national et latinoaméricain et, d’autre part, des organisations sociales et politique.

CONCLUSION

A mon avis, la mission des ‘prêtres sans frontières’ (Fidei donum) consiste à collaborer à la construction de l’Eglise des pauvres en Amérique Latine, dans la ligne du Concile et des Conférences Episcopales Latinoaméricaines.

Je considère que la répercussion de mon travail en France a été plutôt minime. Je le regrette, car notre envoi en Amérique Latine était pour un partage d’expériences entre Eglises. Je pense que les évêques de France, à de rares exceptions, n’ont pas été assez ouverts à notre double mission.

Quant à la Synodalité, elle est la mise en marche de l’Eglise des pauvres comme Eglise aux mains des laïcs dont les pauvres sont les protagonistes. C’est le nouveau modèle ecclésial que représentent les CEBs, définies par l’Assemblée Ecclésiale d’Amérique Latine et des Caraïbes (Mexique, 2021) comme « modèle d’Eglise synodale ». Le Document du CELAM (Conseil Episcopal Latino-Américain), comme synthèse de l’Assemblée, a été reconnu par le pape comme « laboratoire pratique de la Synodalité ».

L’inculturalité dans l’Eglise catholique, prônée en 1992 à Saint Domingue (République Dominicaines) par la Conférence Episcopale Latinoaméricaine, et l’interculturalité entre les différentes religions ont très peu avancées. « Pas d’Equateur sans les Indiens, pas d’Eglise sans les Indiens », disaient-ils à Quito, en 1992, lors de leur soulèvement. Actuellement la sécularisation avance très vite dans les jeunes générations.

Pour ce qui est de La Théologie de la Libération, je dirais qu’elle continue vivante et diversifiée malgré les persécutions ecclésiales et gouvernementales qui la déqualifient et la rendent invisible et incompréhensible pour beaucoup de gens.

Je pense que le majeur défi actuel, dans notre Eglise, est de reconnaitre les valeurs des diverses spiritualités actuelles, de les promouvoir parmi les jeunes générations, de valoriser leurs expressions humaines et religieuses… et d’aider les chrétiens et les gens de bonne volonté, à entrer dans cette dynamique.

 

Présentation du Document de Conclusion de l'Assemblée Ecclésiale d'Amérique Latine sur la Sybidalité

 DOCUMENT DU CELAM SUR LA SYNODALITÉ

 

Présentation :  Pierre Riouffrait, prêtre 'sans frontières'.

Guayaquil, Équateur, Amérique latine. Janvier 2023.

 

TITRE DU DOCUMENT SUR L'ASSEMBLÉE ECCLÉSIALE DU MEXIQUE, 2021 :

« VERS UNE ÉGLISE SYNODALE DESTINÉE AUX PÉRIPHÉRIE

Réflexions et propositions pastorales de la Première Assemblée ecclésiale d'Amérique latine et des Caraïbes »
JE VAIS FAIRE UN COMMENTAIRE SUR L'INDEX DÉTAILLÉ ET TRÈS SIGNIFICATIF DU DOCUMENT DU ‘CELAM’

  • Le 'CELAM' est le Conseil Episcopal Latino-Américain, dont le siège est à Bogotá, en Colombie.
  • Le CELAM a été mandaté par l'Assemblée Ecclésiale d'Amérique latine et des Caraïbes pour rédiger les conclusions de ladite Assemblée.
  • Cette Assemblée a eu lieu au Mexique en novembre 2021 en personne et virtuellement.
  • Dans sa rédaction, elle a repris la méthode classique : Analyser la réalité, Éclairer chrétiennement cette réalité et Donner des orientations pastorales.
  • Personnellement, j'estime que ce Document est aussi important que le Document de Medellin de 1968 (2e Rencontre Episcopale Latino-américaine en Colombie), qui a servi de base à l'application du Concile en Amérique latine. 
  • Nous sommes dans une nouvelle étape ecclésiale. L'Amérique latine est le seul continent qui a tenu une réunion pour appliquer le Concile à sa réalité.

VOICI DEUX PHRASES IMPORTANTES DE LA PRÉSENTATION DU DOCUMENT CELAM, par le président du CELAM

  1. « Avec ce document : « Vers une Église synodale sortant vers les périphéries’. Réflexions et propositions pastorales de la Première Assemblée ecclésiale d'Amérique latine et des Caraïbes », nous souhaitons offrir une contribution significative à la réflexion et au cheminement des communautés de notre continent, avec la certitude que « nous sommes tous des disciples missionnaires sur le chemin de la mission ».
  2. Son contenu exprime le désir pluriel d'une Église missionnaire, car il réunit les apports des diverses vocations et ministères du Peuple de Dieu qui ont participé en tant que fidèles comme « disciples missionnaires » au discernement des défis et des orientations pastorales ; pour cette raison, c'est aussi une expression prophétique. »

EN BREF LE CONTENU DU DOCUMENT DU CELAM EST LE SUIVANT :

Présentation

1e partie. Des ‘signes des temps’ qui nous interpellent et nous encouragent

1.      Aspects significatifs de la réalité de nos peuples

2.      Aspects pertinents de notre Église

2e partie. Une Église synodale et missionnaire au service de la Vie en plénitude

1.      L'Assemblée ecclésiale dans l'esprit du Document latinoaméricain d'’Aparecida’

2.      Le dynamisme évangélisateur du Peuple de Dieu en clé synodale

3e partie. Dynamisme créatif des nouveaux chemins à ouvrir

1.      Une Église évangélisée et évangélisatrice dans une perspective missionnaire

2.      Résumé en 6 lignes d'action pastorales

Message aux peuples d'Amérique latine et des Caraïbes : « Nous sommes tous des disciples missionnaires en action ».

Prière à Notre-Dame de Guadalupe.

VOICI MES COMMENTAIRES DU DOCUMENT DU CELAM À PARTIR DE L'INDEX

LA PRÉSENTATION DU DOCUMENT par le CELAM exprime ce qui suit :

  1. Cette Assemblée est une "expérience vraiment nouvelle", car les 5 précédentes rencontres des évêques latino-américains étaient exclusivement épiscopales.
  2. L'Assemblée fut une « expérience d'écoute » : les évêques écoutèrent les laïcs avant et pendant la réunion.
  3. Le Document de CELAM utilise la méthode classique : Voir la réalité, Illuminer cette réalité et Agir avec des décisions pastorales.
  4. Le Document parle d’ « un avenir ecclésial plus synodal » ... mais il souligne aussi l'existence de nombreuses résistances, notamment du clergé.

1e partie : LE DOCUMENT COMMENCE PAR UNE ANALYSE DÉTAILLÉE DE LA RÉALITÉ LATINOAMÉRICAINE

Deux aspects frappants sont mis en évidence.

  • La violence organisée par les trafiquants de drogue se multiplie.
  • L'événement qui marque la réalité latinoaméricaine actuelle est la pandémie de la COVID : les pauvres ont payé le prix fort en morts et en appauvrissement.

I. RÉALITÉ SOCIALE

  1. Économiquement : L’existence de grandes et croissantes inégalités. Les riches sont plus riches au détriment des pauvres qji deviennent plus pauvres.
  2. Politiquement : La fragilité de nos démocraties doit faire face le fascisme destructeur.
  3. Écologiquement : Notre maison commune est en grand danger.
  4. Dans le domaine socioculturel : Grandissent la colonisation culturelle, la croissance des villes, l’émigration due à la pauvreté et à la violence.
  5. Les nouveaux protagonistes : Ce sont les jeunes, les femmes, les familiales, les peuples autochtones et d'ascendance africaine.

II. RÉALITÉ ECCLÉSIALE

  1. Conflit entre le cléricalisme et l'Église comme ‘Peuple de Dieu’.
  2. La croissance des évangéliques, leur fondamentalisme et leur option politique d'extrême droite.
  3. Les défis de la formation et de la participation des laïcs, en particulier avec les jeunes, les femmes, les indiens et les noirs.
  4. La formation dans les Séminaires et les Congrégations religieuses est restée préconciliaire, c’est-à-dire, traditionaliste, pyramidale et sacramentaliste.
  5. La pédophilie cléricale est importante.
  6. Face à la sécularisation, l’insistance sur la rencontre personnelle avec un Christ vivant aujourd'hui.

2e partie : UNE ÉGLISE SYNODALE AU SERVICE DE LA VIE NOUS ÉCLAIRE

I. UNE ASSEMBLÉE D'ÉGLISE DANS L'ESPRIT DE 'APARECIDA'

‘Aparecida’ est une ville du Brésil où a eu lieu en 2007 la 5e rencontre de l’épiscopat latino-américain :

Celle-ci s’est centrée sur les laïcs et sur la mission dans l’Eglise et la société.

Son secrétaire principal fut le cardinal Jorge Bergoglio.

  1. Les signes des temps sont des appels par Dieu
  • La pastorale doit être orientée au service de la vie en plénitude.
  • Est urgente la nécessité d'une forte conversion personnelle, collective et structurelle.

2.      Le Document d’Aparecida marque le chemin pastoral de l'Église latino-américaine et caribéenne…

  • Mais l'engagement missionnaire du clergé n'a pas beaucoup avancé.
  • Les orientations du Concile Vatican II et d'Aparecida ne sont pas prises en compte.

3.      Le pape François confirme une Église synodale

  • La synodalité consiste à marcher ensemble à la lumière de notre mission baptismale pour discerner les plus grands problèmes et les surmonter ensemble.
  • L’insistance est sur la transformation structurelle et la dimension missionnaire.
  • Les étapes du chemin synodal sont locales (paroisses, mouvements et diocèses), nationales, régionales (4 ensembles de pays) et continental.

4.      Les nouveautés de la première Assemblée ecclésiale :

  • Elle confirme le Document d’Aparecida : une nouvelle ecclésialité centrée sur les laïcs et la mission.
  • Les grandes orientations d'Aparecida sont toujours d'actualité.
  • La Synodalité est le chemin à suivre pour une refondation ecclésiale et un engagement renouvelé de transformation sociale basés sur la démocratie.

II. LA SYNODALITÉ REND PROTAGONISTES LES LAÏCS DANS L’ÉGLISE

L’Eglise revient à ses origines : Jésus de Nazareth et les premières Communautés chrétiennes.

1.      Le projet de Dieu est la vie en plénitude pour tous

  • La centralité de Jésus est vitale, comme visage de Dieu père et mère, et Prophète du Royaume.
  • L'Esprit saint est source d'amour et de mission.

2.      Une Église en communion synodale et en mission permanente :

  • Par le baptême nous sommes tous égaux en droits et responsabilités.
  • Les 3 lignes synodales sont : la communion ecclésiale, la participation de tous et la mission comme priorité.
  • La mission est l'évangélisation basée sur la solidarité avec les pauvres.

3.      L’Église est ‘samaritaine’, c'est-à-dire, au service de la fraternité.

  • C’est le retour à une spiritualité du ‘Bon Samaritain’.
  • La dimension samaritaine est à la fois individuelle et collective.

4.      Un double dynamisme accompagne l’Eglise :

  • L'Esprit saint suscite la créativité des laïcs.
  • Notre-Dame de Guadalupe au Mexique est le modèle d'une évangélisation inculturée.

3e partie : L'INVITATION INSISTE POUR OUVRIR DE NOUVEAUX CHEMINS

I. UNE ÉGLISE ÉVANGÉLISÉE ET ÉVANGÉLISATRICE

C’est le retour aux paroles du pape Paul VI, son Encyclique ‘L'annonce de l'Evangile’, 1975, confirmée par le pape François.

1.      Evangéliser consiste à rendre le Royaume de Dieu présent dans le monde d’aujourd’hui :

  • "Jésus est le prophète du Royaume" et
  • « Le Royaume est le seul absolu ; le reste est relatif » (8).

2.      L’Évangélisation doit être intégrale et intégratrice :

  • … intégrale… parce que « l'Église a le devoir d'annoncer la libération de millions d'êtres humains, le devoir d'aider à réaliser cette libération, d'en témoigner, de la rendre totale » (30).
  • -... et inclusive, selon la Lettre apostolique du pape François « Nous sommes tous frères » : Il s’agit de collaborer à "la fraternité universelle par la fraternité sans frontières, l'amitié sociale, l'amour politique et une spiritualité libératrice (ou samaritaine)".

II. LES 6 AXES D'ACTION À PRIORISER

1.      La dimension kérygmatique et missionnaire

  • La rencontre avec Jésus-Christ est primordiale.
  • La spiritualité de la mission est centrale.
  • Il s’agit d’écouter les clameurs des pauvres.
  • Le défi de l’inculturation interne et de l’interculturalité.
  • Les jeunes sont appelés à être missionnaires dans l'Église et dans la société.
  • La pastorale urbaine doit être renouvelée.
  • Il s’agit de prendre en compte les nouveaux protagonistes sociaux.

2.      La dimension prophétique et formative

  • La formation intégrale des baptisés
  • La synodalité qui surmonte le cléricalisme
  • L'engagement social de l'option pour les pauvres
  • Le renouveau de la formation dans les Séminaires et Maisons Religieuses

3.      La dimension spirituelle, liturgique et sacramentelle

  • Les sacrements sont des célébrations de la vie.
  • Un effort renouvelé de liturgie inculturée.
  • La religiosité populaire est un espace de rencontre et d'évangélisation.

4.      La dimension synodale et participative

  • Le développement et la confirmation de nouveaux ministres laïcs.
  • Être une Église samaritaine et accueillante.
  • L’Église doit passer aux mains des laïcs.
  • Le rôle des femmes est prépondérant.
  • L’Église est une communion de communautés.
  • Les CEBs (Communautés ecclésiales de base) sont reconnue comme « expérience de l'Église synodale ».
  • Le changement des structures ecclésiales est indispensable.
  • L’Église doit devenir plus œcuménique et interreligieuse.

5.      La dimension socio-transformatrice

  • L’Église est appelée à transformer la société.
  • Prophétique, l’Église doit faire face à la violence et défendre les droits de l'homme.
  • Les chrétiens doivent intervenir dans les domaines de l'économie et de la politique.
  • L'option pour les pauvres consiste dans la solidarité avec leurs causes.
  • La mise en marche dans l'Église de la prévention et la réparation des abus sexuels, des abus de pouvoir et de conscience.
  • Est nécessaire l’interculturalité avec les peuples autochtones et afro-descendants.
  • La priorité de la solidarité avec les migrants, les réfugiés, les emprisonnés et les handicapés
  • La défense et la promotion de la vie et de la famille

6.      La dimension écologique

  • Le souci de l’éducation et la spiritualité de la maison commune.
  • Une pastorale d'écologie intégrale pour la défense et la protection de la nature.
  • Une Église prophétique proche de tous ceux qui prennent soin de la nature.

LE DOCUMENT TERMINE AVEC :

  • Un message aux peuples d'Amérique Latine et des Caraïbes : « Nous sommes tous des disciples missionnaires vers les périphéries ».
  • Une prière à Notre-Dame de Guadalupe, du Mexique, patronne de l'Amérique et modèle d'évangélisation inculturée.

EN CONCLUSION, on peut dire :

  1. L'Amérique latine avance vers un avenir différent et plus inclusif, tant sur le plan social que religieux.
  2. Le pape François en est le porte-parole et la bannière de l’Amérique Latine. Selon lui, le Document du CELAM est "un laboratoire concret de Synodalité".
  3. La synodalité est l'exigence de plus de démocratie dans l'Église et dans la société tout entière.

Personnellement,

  • Je suis reconnaissant de la solidarité des Églises sœurs en Europe et de leurs groupes engagés dans l’Eglise et la société.
  • « La solidarité est la tendresse des Peuples » : Plus que jamais nous devons être unis entre les Eglises et Continents pour résister aux assauts de l'intégrisme ecclésiastique et du néolibéralisme fasciste.
  • Je redis mon merci à la Conférence Épiscopale Française et au ‘Service National de la Mission Universelle de l'Eglise ‘ de Paris.