SOIT NOUS NOUS SAUVONS ENSEMBLE, SOIT NOUS NOUS PERDONS TOUS, Pedro Pierre
Avec l’année 2025 nous entrons dans 8 années de désastres et de désastres
croissants. Avec les élections présidentielles et législatives en février, nous
avons la possibilité de changer de cap sur le plan personnel et national ou de
nous enfoncer davantage dans de nouvelles calamités. Pour trouver des remèdes à
notre situation catastrophique actuelle, nous devons reconnaître les causes et
les responsables qui ont produit une telle situation, ceux qui y ont collaboré
et ceux qui ont été complices d'une telle tragédie.
Le pire malheur dont nous souffrons est le manque d’emploi : 3 personnes en âge
de travailler sur 4
n’ont pas d’emploi. Ceci
est là la cause majeure de la situation actuelle. Le principal responsable de
ce chômage est le système capitaliste néolibéral mis en place dans le pays et
confirmé par nos votes successifs. C’est nous l’avons appuyé parce que, d'une
part, nous avons permis au président Moreno de trahir sa campagne électorale,
de trahir le parti politique qui lui a permis d'être élu et de trahir le vote
majoritaire des Équatoriens. Nous ne l’avons pas renvoyé chez lui… et nous
avons confirmé par un référendum la suppression des garanties qui nous
protégeaient en tant que citoyens : le comble de notre aveuglement. Nous avons
ensuite élu un banquier puis la plus grande fortune du pays. Nous les avons laissés
piller notre pays, tandis qu’ils envoyaient leur argent dans les paradis
fiscaux. Nous avons laissé le gouvernement de Moreno conclure des accords avec les
responsables du crime organisé. Nous avons permis au gouvernement de Lasso de
conclure une alliance avec les mafias internationales de la drogue. Et nous
laissons le gouvernement de Noboa faire ce qu'il veut avec la constitution, les
différents pouvoirs de l'État et avec les massacres de jeunes et d'enfants.
Durant ces 3 derniers gouvernements nous avons aussi permis aux grands médias
de nous mentir, de nous manipuler et de nous maltraiter...
Cela se produit parce que deux Équatoriens sur trois souffrent de pauvreté,
tandis qu'un tiers réussit plus mal que bien à s'en sortir. La survie des deux
tiers les empêche de connaître la réalité et de lutter contre l’oppression : cette
survie détruit leurs corps et leurs esprits. C’est ce tiers qui reste, le
principal responsable des malheurs actuels, car nous avons égoïstement appliqué
le « chacun pour soi » et nous n’avons pas empêché les 2 tiers des Équatoriens
de tomber dans la pire situation qu’une nation puisse souffrir. Il s'agit
maintenant de sauver ces 2 tiers, car si nous ne le faisons pas, nous allons
continuer de mal en pis. Nous soutenons le 1% qui nous gouverne, ou plutôt qui
gouverne pour lui. Tout cela doit nous aider à découvrir que nous sommes
responsables de la pauvreté physique et mentale de 2 tiers des Équatoriens, par
omission, égoïsme, indifférence, mépris, passivité, conformisme...
Nous sommes tous la nation même si la majorité d’entre ne s’en rendent pas
compte, en particulier parce que nous les avons abandonnés à leur sort et à
leur mort. S’ils sont ignorants, c’est parce que nous ne les avons pas aidés à
ouvrir les yeux, à aller à l’école et à l’université. S’ils sont ignorants,
c’est parce que nous ne les avons pas aidés à comprendre que ceux qui nous
gouvernent nous veulent ignorants, malades, au chômage, sans maison, sans
droits fondamentaux. C'est cela qu'il faut bannir. Tant que nous ne nous
engagerons pas sur la voie d’un Équateur différent, plus inclusif de tous ses
citoyens, plus participatif dans les décisions, plus équitable dans la
répartition des richesses, nos malheurs augmenteront. Ensemble, nous devons
nous responsabiliser avec ce qui nous appartient, c'est-à-dire l'organisation
de notre pays.
Décidons-nous à élire un gouvernement qui redonne leur place à la santé,
l'éducation, le logement, l'emploi, mais surtout à l'organisation de notre
pays. Il s’agit de l'organisation dans notre famille, entre voisins, avec nos
collègues de travail. Ainsi nous apprendrons a partager nos connaissances,
notre pouvoir et nos avoirs afin de construire l'Équateur que nous voulons et
méritons. Il n'y a pas de temps à perdre : soit nous avançons dans ces voies,
soit nous continuerons de nous critiquer et de nous opposer les uns aux autres,
jusqu'à disparaître en tant que pays... tout comme ce qui se passe en Haïti.
Soit nous travaillons à nous sauver ensemble, soit nous courons tous à notre perte.
C'est le défi du moment et des élections à venir.
Le pape François invite les catholiques et les hommes et femmes de bonne
volonté à faire de 2025 une « année d'espérance ». La transformation radicale
de l’Équateur est une tâche urgente pour faire naitre l’espoir et la réalité
d’une vie meilleure pour tous.
L'ESPÉRANCE QUI NE TROMPE PAS, Pedro Pierre
Avez-vous une espérance qui ne meurt pas ? Cela vaut la peine de réfléchir si
nous nous sommes posés une telle question. Quelle est la plus grande certitude
dont nous disposons ? La crise mondiale et multiple actuelle qui balaie nombre
de nos certitudes, nous impose de disposer de bases solides qui nous
soutiennent, nous guident, nous encouragent. Notre époque apparait sans
beaucoup d’espérance : c’est tout un « système de péché » qui nous assiège.
L’agonie du système capitaliste, principal responsable de nos maux, va être
longue. Il cherche tous les moyens à sa disposition, notamment les pires, pour
survivre. Son hégémonie est partout remise en question : jamais le gouvernement
américain n’a eu autant de pays contre lui. Il n’a aucun problème à fomenter
des guerres dans n’importe quel pays pour éviter de passer à un monde
multipolaire, c’est-à-dire avec plusieurs équipiers, afin de maintenir sa
domination sur le commerce mondial. Il déclenche la guerre en Ukraine pour
affaiblir la Russie, après avoir soumis et affaibli l’Europe. Contre l’humanité
entière, il soutient le génocide à Gaza et au Moyen-Orient pour continuer à
contrôler le pétrole et le gaz des pays arabes. Il veut monopoliser le pétrole
du Venezuela. Il cherche à perturber l'alliance des « BRICS » : Brésil, Russie,
Inde, Chine et Afrique du Sud. Il renforce ses bases militaires – quelque 800 –
sur toute la planète ; organise des traités avec les pays asiatiques et
océaniques pour encercler la Chine. Il revient contrôler les gouvernements
d'Amérique latine après une étape progressive : nous le voyons au Pérou et nous
le subissons en Équateur.
Au niveau ecclésial, le pape François dénonce tous les impérialismes : de
l'argent, des armes, de la communication, de la culture... qui veulent
uniformiser tout le monde à travers une seule pensée résumée dans le projet de
Donald Trump : « L'Amérique d'abord ! » Ils sont considérés comme les «
États-Unis d'Amérique du Nord » et leur président à la tête dérangée multiplie
les affirmations les plus insolites : assumer l'administration du canal de
Panama, acheter le Groenland, intégrer le Canada aux États-Unis, faire la
guerre à la Chine, expulser des millions de Latino-Américains, occuper Les
Galapagos, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, avec l'approbation du
président Noboa, bombarder l'Iran...
Les
temps nouveaux exigent une Église renouvelée, mais le Synode sur la Synodalité,
au cours d'un processus de trois ans, « a donné naissance à une souris » parce
que la dynamique de la majorité du clergé et les réponses des catholiques ont
été très faibles et souvent contraires. Face à cette situation plutôt
catastrophique, le pape François nous propose de faire de 2025 « l’année de
l’espérance ». Il reprend l’expression de saint Paul qui écrivait : « Notre espérance
ne déçoit pas ». En outre, il la relie a la réalisation d'une année jubilaire,
selon la tradition biblique et le projet de Jésus proclamé par Jésus dans son
premier discours programmatique à Nazareth. Le « Jubilé » confirmait «
l'espérance » du Peuple de Jésus dans un monde plus juste. Les chrétiens
sont-ils déterminés à relever un tel défi ? comme l’écrivait saint Pierre : «
Sachez donner raison à votre espérance ».
Mais de quelle espérance parlons-nous dans une société et une l’Église où
règnent beaucoup d’indifférence, d’individualisme, de conformisme, da passivité
avec le mal qui en résulte ? Quels sont les groupes chrétiens qui sont des
témoignages d’espérance ? Quelles sont les organisations sociales nationales et
les institutions internationales qui sont des signes d’espoir ?
L'enfant de Bethléem est venu nous apporter une Bonne Nouvelle, tout comme les
anges l'annonçaient aux bergers. La Bonne Nouvelle de Jésus est l'arrivée du
Royaume de Dieu, c'est-à-dire la mise marche avec lui d'un Mouvement qui sera
fondé sur l'amour sans frontières, le partage équitable, le respect de la
nature, la libération des opprimés... parce que Dieu est père et mère et veut
tout rendre nouveau. Jésus incarne la volonté de Dieu qui part des petits, des
humbles, des pauvres et de ceux qui choisissent leur cause. C'est le message
déposé dans l'Enfant de Bethléem et qu’il a confirmé dans la synagogue de
Nazareth quand il avait 30 ans.
Les autorités religieuses et militaires de Palestine n'ont pas pu supporter
ce Mouvement pendant plus de 3 ans... alors qu'il était enraciné dans la
tradition biblique du Jubilé et dans le cœur humain. Le Jubilée était une
grande célébration qui eut lieu, de manière irrégulière, tous les 50 ans selon
les lois en vigueur dans « l'Ancien Testament ». Il consistait en 4 actions
majeures : Libérer les esclaves, remettre les dettes, laisser la terre reposer
pendant un an et, pour ceux qui l'avaient perdue, récupérer leur propriété familial…
car, Dieu dit dans la Bible : « Je vous ai sortis de la maison d’esclavage
(Égypte) » – « Il ne devrait y avoir aucun pauvre parmi vous » – « La terre ne
peut être achetée ni vendue parce qu’elle est à moi » – « N’ayez pas peur et ne
soyez pas consternés, car l’Éternel, votre Dieu, est avec vous " …
C’est le projet que Jésus a commencé à concrétiser. Plusieurs groupes de
ses compatriotes dans les 3 provinces de Palestine, menés par une douzaine de
ses apôtres et plusieurs centaines de ses disciples, ont cru en lui et ont eu
confiance dans la capacité de ce projet de Royaume biblique à réussir. Ils ont
décidé de s'unir en Communautés pour témoigner de Jésus et mettre en pratique
son projet du Royaume : c'était leur espérance la plus sûrs. Alors ils se sont
répandus dans tout l'Empire romain. Les chrétiens d’Amérique Latine sommes les
héritiers de ce projet triplement millénaire. Est-ce toujours notre plus grande
espérance ? Ou l’avons-nous ignoré, rejeté, reporté ? Le Pape François frappe
une fois de plus aux portes de nos cœurs, de nos familles, de nos groupes et de
nos Églises. « C'est l'espérance qui ne déçoit pas », nous dit-il... Ou
sommes-nous occupés à autre chose, désillusionnés par les grandes causes de
l'humanité et par nos propres vies ? Réveillons en nous « l'espérance qui ne
déçoit pas » ; Vivons pour le Royaume, ce projet de société dont nous
avons tant besoin. Bonne année 2025 pleine d'espérance !
CHRÉTIENS POUR UN MEILLEUR ÉQUATEUR, Pierre-Pierre
En Amérique Latine, la théologie de la libération a assumé les options d'une
Église née des Communautés Ecclésiales de Base (CEBs), l'Église des Pauvres,
rêvée par le Pape du Concile, Jean 23. Les CEBs représentent une plus grande
fidélité au projet de Jésus de Nazareth, continué par les premières communautés
chrétiennes : construire le Royaume de Dieu -c’est-à-dire la fraternité
universelle- à partir des pauvres et de ceux d'entre nous qui choisissent de
faire siennes les causes des pauvres. En 2021, l’Assemblée ecclésiale de
l’Amérique latine et des Caraïbes, réunie au Mexique, a reconnu les CEBs comme
« un exemple d’Église synodale », c’est-à-dire plus conforme à la parole, au
témoignage de Jésus et a l’Evangile du Royaume.
Depuis leurs débuts il y a 70 ans au Brésil, les CEBs témoignent de leur option
pour les pauvres, du bien-fondé de la pauvreté lorsqu’elle est digne et de leur
lutte contre la misère. C’est pour cette raison qu’à l’occasion des élections
nationales, les CEBs se sont toujours identifiés aux mouvements sociaux et aux
partis politiques opposés au néolibéralisme qui appauvrit et saigne notre
peuple. Face aux prochaines élections présidentielles et législatives, la CEB «
Abel Tacuri » de Guayaquil vient de publier une « Communication » pour faire
connaître son point de vue et son option de vote. Voici le texte de ladite
« Communication ».
« Nos salutations cordiales et solidaires à ceux qui rêvent et travaillent
pour un Équateur meilleur.
NOUS NE POUVONS PAS CONTINUER COMME NOUS SOMMES AUJOURD’HUI
Nous nous trouvons dans une situation de plus en
plus catastrophique en raison du néolibéralisme appliqué par les 3 derniers
gouvernements. Pour construire un Équateur différent, nous nous unissons à ceux
qui se reconnaissent comme humanistes, militants sociaux, chrétiens engagés
pour la cause des pauvres, hommes et femmes de bonne volonté.
Nous accusons le néolibéralisme d’être la
principale cause de nos malheurs. Sur les 16 partis qui présentent des
candidats, seuls 3 ne sont pas basés sur le néolibéralisme : la Révolution
citoyenne (5), Pachakutik (18) et le Parti socialiste équatorien (17).
Avec l'assassinat, l’an dernier, du candidat
Fernando Villavicencio, nous savons que les néolibéraux sont capables de tout
pour gagner à nouveau.
UN SEUL PARTI EST CAPABLE DE VAINCRE LE NÉOLIBÉRALISME
Le seul parti capable de vaincre Daniel Noboa à
l’heure actuelle est la « Révolution Citoyenne ».
Si le parti du président gagne, il approfondira le
chemin qu'il a suivi depuis un an : plus de pauvreté, plus de violence, plus de
chômage, plus de non-respect des lois et de la Constitution, plus de mensonges,
plus de promesses trompeuses, plus de migration, plus de mépris envers les
femmes, davantage de capitulation du pays face aux sociétés transnationales,
davantage de disparitions, davantage de répression et davantage de morts.
Les évêques brésiliens du « Dialogue pour le
Royaume », lors des dernières élections, ont invité les brésiliens à voter pour Lula da Silva. Ils
ont écrit : ‘Nous sommes confrontés à « deux projets au Brésil, l'un
démocratique et l'autre autoritaire ; l'un engagé dans la défense de la vie, à
partir des pauvres, l'autre engagé dans « l'économie qui tue » (Pape François)
; un qui s'occupe de l'éducation, de la santé, du travail, de l'alimentation,
de la culture, un autre qui méprise les politiques publiques, parce qu'il
méprise les pauvres. Nous devons choisir consciemment et sereinement, car il
n’y a pas de place pour la neutralité.’
IL N’Y A QU’UNE SEULE VOIE CONTRE LE FASCISME
Que Dieu nous éclaire pour que nous votions pour
notre dignité personnelle, la grandeur de notre Peuple et la souveraineté
nationale afin de bannir le système de mort qui nous tue lentement et
violemment. »
En Équateur, au cours de 50 ans de marche en tant
que CEBs et Église des pauvres, nous nous sentons confirmés par nos évêques, le
Pape François et Jésus lui-même. Saint Paul écrivait aux chrétiens de Corinthe
: « Dieu a choisi ce que le monde considère comme insensé pour confondre les
sages, et il a pris ce qui est faible dans ce monde pour confondre ce qui est
fort. Dieu a choisi ce qui est commun et méprisé dans ce monde, ce qui n’est
rien, pour réduire à néant ce qui est ».
En manifestant la dimension politique de la foi chrétienne, nous
concrétisons ce que nos évêques latino-américains ont dit à Puebla (Mexique,
1979) : « Nous invitons chacun, sans distinction de classe, à accepter et à
prendre en charge la cause des pauvres, comme s’il acceptait et reprenait sa
propre cause, qui est la cause même du même Jésus-Christ ». Le Pape
François a confirmé une telle option : « Nous devons nous impliquer dans
la politique parce que la politique est l'une des formes les plus élevées de la
charité, parce qu'elle recherche le bien commun. Les laïcs chrétiens doivent
travailler en politique ».
UNE GRANDE PERSONNALITE
SUDAMERICAINE SE RETIRE, Pierre-Pierre
Il s’agit de l’ex-président uruguayen José Mujica dont
la mort a été faussement annoncée il y a quelques jours. Il est vrai qu'à 89
ans, il souffre d'un cancer qui s'est aggravé ces derniers mois. En outre, il a
lui-même indiqué qu'il se retirait de la vie publique et qu'il ne pouvait plus
donner d'interviews. Voici ce qu’il a récemment communiqués :
"La vie m'a donné de nombreuses récompenses. La
principale est que je suis à quatre mois d'avoir 90 ans. Regardez la vie que
j'ai eue."
"La vie est une belle aventure et un miracle. Nous sommes trop
concentrés sur la richesse et non sur le bonheur. Nous nous concentrons
uniquement sur les choses et, quand vous voulez vous en souvenir, votre vie est
allée en enfer."
"Je vais mourir ici. Il y a un gros séquoia là-bas. Manuela [sa chienne]
est enterrée à ses pieds. Je fais des démarches pour qu'on puisse m'enterrer
là-bas aussi."
"Mes admirateurs doivent comprendre que le temps est inexorable et
qu'il y a un moment où il faut ouvrir la porte aux autres générations et ne pas
gêner. Ma seule préoccupation est qu'ils aient une attitude de renouveau
permanent, car ce qui vient est très différent de ce qu'il y avait hier."
"Ce que je veux, c'est dire au revoir à mes compatriotes. Je veux leur
laisser un feu nouveau. Il est facile d'avoir du respect pour ceux qui pensent
comme vous, mais il faut apprendre que le fondement de la démocratie est le
respect de ceux qui pensent différemment de vous. La première catégorie est
constituée de mes compatriotes et je leur dis à tous au revoir. »
Face à la fausse nouvelle de sa mort, Gustavo Petro,
président de la Colombie, et Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, ont
exprimé leurs sentiments de gratitude qui révèlent le caractère extraordinaire
de José Mujica. Ils ont dit respectivement : "Au revoir, ami Pepe, et
toujours jusqu'à la victoire". Et "Merci pour ta simplicité, ta
modestie, ta sagesse, tes réflexions. Merci également de représenter un
symbole pour toute l'Amérique latine et, je crois, pour le monde entier".
La vie politique de Pepe Mujica a commencé au début
des années 1960 lorsqu'il a fondé « l'Union populaire » avec
d'autres collègues, ainsi que le ‘Parti socialiste d'Uruguay’ et le groupe ‘Nouvelles
Bases’. Il avait alors environ 30 ans. Au cours de cette décennie, il entra dans
le « Mouvement de libération nationale (MLN)-Tupamaros ». Ayant participé
à des opérations de guérilla, il passa à la clandestinité. Blessé, il fut
arrêté et incarcéré à la prison de Punta Carretas. Evadé à plusieurs reprises,
il retourna dans cette prison ou il resta 15 ans.
Libéré en 1985 il a créé avec des membres du MLN et
des partis de gauche, le « Mouvement de participation populaire »
(MPP), au sein du ‘Front de gauche’. Aux élections de 1994, il fut élu député
de Montevideo et aux élections de 1999, sénateur. En 2005, il est nommé
ministre de l'Élevage, de l'Agriculture et de la Pêche par le Président de
la République, Tabaré Vásquez, ministère qu’il quitte en 2008.
C'est en 2005 qu'il épouse Lucía Topolansky, leader
historique du ‘Mouvement de participation populaire’, qui sera vice-présidente
de l'Uruguay entre 2017 et 2020. Ils vivent ensemble dans une ferme de la
région de Rincón del Cerro dans des conditions modestes, 45 mètres carrés
construits, et ils se consacrent à la culture des fleurs pour gagner leur vie.
En 2008, après avoir été élu président de la
République jusqu'en 2015, Pepe et son épouse décident de rester chez eux. Il
voyageait toujours en deuxième classe lors de ses transferts officiels. Sa
fortune personnelle en 2010, lorsqu'il a pris ses fonctions, était une voiture
Volkswagen de 1987 évalué à 1 800 dollars. Il faisait don de 90% de son
salaire de président. Il a lui-même commenté : « Je ne suis pas pauvre, je
suis sobre, léger de bagages. Je vis avec juste ce qu'il faut pour que mes biens
ne me volent pas ma liberté ».
En 2013, le journal nord-américain The Economist a
déclaré l'Uruguay « pays de l'année » et a qualifié d'admirables les réformes
libérales adoptées cette année-là par le gouvernement du président José Mujica
: le mariage homosexuel, la légalisation et réglementation de la production, la
vente et la consommation de marijuana.
José Mujica fait partie de ces grands présidents des 2 premières décennies du
nouveau millénaire aux côtés de Lula da Silva du Brésil, Manuel Zelaya du
Honduras, Hugo Chávez et Nicolás Maduro du Venezuela, Evo Morales de Bolivie,
Rafael Correa de l'Équateur… qui ont transformé leur pays et réalisé de grands
progrès sociaux, réduisant dans leurs pays la pauvreté de 20 % en moyenne. Ils
ont réussi à initier l’intégration latino-américaine avec l’ALBA (Alliance
bolivarienne des Amériques), la CELAC (Communauté des États d’Amérique latine
et des Caraïbes) et d’autres projets financiers et de sécurité communs. Au fil
des années, seul le Venezuela a maintenu cette ligne de progrès pour la grande
majorité, malgré le blocus nord-américain. Sa croissance nationale en 2024
était de 9 % et elle exporte des produits alimentaires. La violence et le
trafic de drogue n'ont pas envahi le pays comme c'est le cas en Équateur avec
la complicité des 3 derniers gouvernements.
Espérons que les prochaines élections marqueront un retour sur la voie ouverte
par José Mujica et Rafael Correa !
NOUS SOMMES TROMPHANTS ! Pierre-Pierre
"Triomphants! Telle est la situation dans laquelle se trouvent les
candidats de la Révolution Citoyenne (parti politique de Rafael Correa, ancien
président) en ce moment, à 10 jours des élections nationales : Nous triomphons
! Les sondages du parti de Luisa González et Diego Borja et des sondeurs
équatoriens fiables reconnaissent que Luisa et Diego ont une moyenne de 47%
d'intention de vote tandis que le candidat-présidentielle actuel ne dépasse pas
32%. Cela signifie que la Révolution citoyenne remporte les élections du 9
février le premier tour. Les médias gouvernementaux veulent nous faire croire
le contraire tandis que président- candidat dépense des millions en publicité...
avec l’argent des contribuables équatoriens.
Telle était la réalité lors des élections de l'année dernière, lorsque le
candidat présidentiel Fernando Villavicencio a été assassiné. Le binôme de la
Revolution Citoyenne, comme aujourd’hui, s’imposait dès le premier tour. Mais
les assassinats de Villavicencio et de 10 de ses tueurs en prison, étaient
imputés a Rafael Correa comme auteur intellectuel, alors que la candidature de
Villavicencio ne représentait pas un danger pour le binôme de la Révolution Citoyenne.
Ce mensonge grossier a fait chuter le nombre d'électeurs en sa faveur,
permettant ainsi au président actuel de l'emporter. C'est la « fraude
émotionnelle » dont a profité Daniel Noboa. C'est pourquoi il est un président
illégitime. De plus, si en un an il a détruit le pays, que serons-nous s’il
reste encore 4 ans ?
Dans la situation présente, la candidate qui enlève des points au président-candidat
est Andrea González. C'est pourquoi elle subit des pressions pour se retirer et
reçoit des menaces de mort, comme cela vient de se produire Machala où elle a
dû quitter une caravane dans laquelle elle faisait la promotion de sa
candidature. Que vont faire les assesseurs de Noboa pour le faire gagner a
nouveau, vu que l'année dernière ils ont fait tuer 11 personnes pour atteindre
leur objectif ?... Mais les gens sont préparés pour ne pas se laisser tromper
par une nouvelle surprise. D’un autre côté, le procureur n’enquête sur personne
pour ces crimes horribles. Qui est-il en train de protéger ?
Rosita, une voisine, est très claire sur la campagne électorale en cours : «
Arrêtons de parler de Correa 8 ans après son départ pour la Belgique ! Arrêtons
de parler contre le Venezuela, car ils sont bien mieux lotis que nous ! Notre
problème est le désastre que nous subissons à cause des 3 derniers chefs
d’Etat : traîtres, voleurs, menteurs et trafiquants de drogue. Je ne suis
pas Correísta, mais je vais voter pour Luisa et pour la liste 5, car je ne veux
pas perdre ma voix ni permettre au président actuel de continuer à détruire le
pays. Il n’y a pas d’autre alternative pour remettre l’Équateur sur la voie du
progrès. Il faut passer d’un vote émotionnel à un vote utile pour le pays. »
Ouvrons la réflexion : « Les partis d'extrême droite ne peuvent pas être élus
par les chrétiens. Le nationalisme ethnique est incompatible avec les valeurs
fondamentales du christianisme", ont écrit les évêques allemands lors de
leur dernière élection présidentielle. Le coq ne chante pas plus clairement !
En Équateur, le « nationalisme ethnique » est le fascisme dictatorial actuel du
gouvernement qui ne respecte ni la loi, ni la Constitution, ni sa propre
parole, mais les ‘valeurs fondamentales du christianisme’ qui sont le respect
des personnes et le service de la convivialité citoyenne. En ce mois de janvier
en Equateur, nous avons dépassé tous les niveaux de violence, de chômage, d’assassinats
à gages, d’extorsion, de récession économique, de désastre en matière de santé
et d’éducation. Où vont finir les 30 000 migrants équatoriens qui sont expulsés
des États-Unis et qui ont commencé à arriver dans notre pays ?
Personnellement, je fais confiance à la sagesse du peuple équatorien... Il
subit de nombreux abus, mais il ne se laisse pas submerger. Il l'a démontré au
début du siècle en défenestrant 3 présidents et en ne laissant pas approuver l'Accord
de Libre-Echange favorable aux États-Unis. Il a confirmé Rafael Correa lors de
plus de 10 élections. Il l'a également démontré l'année dernière en faisant
pression sur l'Assemblée pour qu'elle poursuive le président Lasso qui a
préféré quitter le palais présidentiel. Il l'a démontré l’an dernier lors de la
Consultation populaire en votant ‘non’ sur deux questions qui allaient nuire à
la majorité des Équatoriens. Il le démontre actuellement dans les sondages
actuels en donnant un avantage de 15 points à Luisa González et Diego Borja. Il
le confirme également en prévoyant de voter pour les membres de l'Assemblée de
la liste 5.
Restons confiants qu’un avenir meilleur s’offre à nous, où la peur et la
tromperie ne seront plus que de mauvais souvenirs. Continuons à être conscients
que nous gagnons ces élections en luttons contre l'ignorance qui nous rend
stupides. C'est ce que veulent la plupart des candidats : un peuple ignorant et
stupide qu'ils peuvent manipuler à leur guise. Confirmons le chemin qui
construit un Équateur meilleur auquel nous participerons et collaborerons pour
qu'il nous apporte des jours meilleurs et une vie plus heureuse. D’autres pays
– y compris les chrétiens – rejettent le fascisme néolibéral et vivent bien
mieux que nous. Nous reprenons le chemin que nous méritons parce que ‘nous
sommes triomphants’.
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