jueves, 24 de noviembre de 2016

Article de journal après el décès de Bruno Dumoulin, handicapé



Bruno, une personne extraordinaire, Pedro Pierre.

J'ai bien connu Bruno : il était né avec de nombreux handicaps dans une famille amie de la France. Il vient de décéder à 43 ans. "Il nous a changé la vie; grâce à lui nous sommes allés à l'essentiel", affirme son père. "Il est devenu pour toute la famille le centre et le critère de notre façon de vivre", selon sa mère. Brun avait des difficultés pour marcher, s'exprimer, attraper n'importe quelle chose; il ne voyait et n’entendait pas bien. Mais ses parents, son frère et sa sœur se sont appliqués à qu’il puisse avoir une vie heureuse ; ils l'ont obtenu parce que sa vie était une explosion de joie et d'amitié. Ils ont changé de maison pour qu'il ait plus de facilités pour se déplacer et pouvoir jouer avec les animaux : chien, chat, lapins, agneaux, poules, oiseaux… Il a appris d’eux les envies de marcher, de sauter, de chanter, de rire… en faisant de grands progrès que ses parents perfectionnaient.
Il a appris aussi à rencontrer Dieu, car que ses parents étaient actifs dans la paroisse et participaient dans des groupes de solidarité. Un jour Bruno a fait comprendre ses parents qui allaient à la messe, que lui aussi voulait communier. Avec l’accord du prêtre, toute la famille l'a préparé à la première communion; il avait déjà appris à prier chez une famille et à écouter le Parole de Dieu dans des réunions entre voisins. Sa première communion fut une grande fête parce que tout le monde s'étonnait du développement humain et chrétien de Bruno. Je me rappelle également une réunion où je parlais de l’Equateur: lorsque je demandais à l'assemblée ce qui était le plus important pour Jésus, Bruno fur le premier à répondre, presqu'en criant : "Les pauvres". L'assemblée l'a applaudi. Ensuite je demandais ce qui était le plus important pour nous et Brun a nouvellement répondu le premier: "L’amitié"… à la surprise de tous qui ont recommencé à l’applaudir. J'ai pensé alors: "Oui, ce sont les pauvres et les petits qui nous évangélisent".
En Equateur, les personnes handicapés ont retrouvé leur dignité et des possibilités de grandir et de s’intégrer à l’école, au travail, à la vie sociale. Elles sont devenues visibles et nous avons appris à les respecter et les apprécier. Elles jouissent de beaucoup de droits et grâce aux aides qu'elles reçoivent, elles peuvent être mieux se développer et être intégrées dans la société. Elles nous apprennent que la valeur d’une personne dépasse son aspect physique ; souvent celui-ci nos cache leurs grandes qualités humaines et spirituelles. Elles nous disent ce qui nous est importants de développer en personnellement et ensemble : plus d’humanité, d’amitié et de partage.
A une époque où trop d’importance est donnée à la beauté corporelle, elles nous disent que celle-ci est très secondaire si nous n'avons pas développé une qualité de relations et d’engagements. A une époque où triomphent l'individualisme et le succès matériel, ces personnes nous disent l'amitié et l’organisation sont des valeurs primordiales. A une époque où l’on veut réduire la foi à peu d’importance, elles nous disent que la spiritualité est essentielle chez l'être humain afin que nous soyons plus heureux et plus utiles aux autres.
Merci, Bruno pour ton sourire, au-delà de ta bouche tordue. Merci pour ton amitié qui resplendissait dans tes yeux à un demi fermés et dans tes longues embrassades. Merci pour ta foi qui nous confirme le chemin à suivre. En son temps, Jésus, ému et plein de joie, s’écriait : « Je te bénis, Père du ciel et de la terre, car tu as caché ces choses du Royaume aux personnes érudites ou fameuses et tu les as données à connaître aux tout-petits'."

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