SUSPENDRE LE PAIEMENT
DE LA DETTE ET CREER UN FONDS D’URGENCE HUMANITAIRE
ALAI - 13/03/2019
Il ne fait aucun doute qu’il faut
s’opposer activement à la politique de
Donald Trump, à celle du groupe de Lima [1] et aux puissances européennes qui veulent imposer le putschiste
Juan Guaidó à la présidence du pays et qui sont prêts à recourir à
différentes formes d’ingérence pour y parvenir. Il est clair qu’une fois de
plus, Washington et plusieurs de ses alliés invoquent un prétexte humanitaire pour provoquer les conditions d’une
intervention militaire dans un pays dont ils convoitent les importantes
ressources naturelles. La manœuvre est grossière et il faut la dénoncer. Cette
dénonciation est d’autant plus importante que les médias dominants apportent
sciemment de l’eau au moulin de la propagande visant à justifier une
intervention étrangère. La situation est décrite en noir et blanc, sans aucune
nuance : un régime dictatorial ayant mené le pays à la catastrophe refuse
l’aide humanitaire dont le peuple a besoin alors qu’un nouveau président veut
la liberté pour son peuple et demande aux pays amis de l’aider à mettre à la
disposition des masses populaires l’aide humanitaire qui est bloquée à la
frontière.
Il ne fait aucun doute qu’il faut
s’opposer activement à la politique de Donald Trump, à celle du groupe de Lima
et aux puissances européennes qui veulent imposer le putschiste Juan Guaidó à
la présidence du pays. Il faut dénoncer cette représentation mensongère de la situation. Le régime de Maduro
n’est pas une dictature : les opposants au régime ont la possibilité de
s’exprimer et de convoquer des manifestations de protestation et Maduro a été
élu président au suffrage direct alors qu’il y avait des candidats d’opposition
en lice [2].
Pour autant il ne faut pas tomber
dans l’autre extrême qui consiste à dire que ce qui ne va pas au Venezuela
résulte uniquement de la guerre
économique menée par les États ennemis du processus bolivarien. Bien sûr,
il est indéniable que les mesures financières et économiques prises par Trump
depuis 2017, s’ajoutant à celles, moins agressives, prises par B. Obama [3], causent de véritables
difficultés aux autorités et à l’économie du pays. Mais il y a également une
part de responsabilité du
gouvernement de Maduro et de la nouvelle bourgeoisie bolivarienne qui est née
et a prospéré ces dernières années dans le sillage du gouvernement et du parti
de Maduro, le PSUV. La racine des problèmes remonte loin.
Au-delà des discours sur le
socialisme du 21e siècle, de véritables mesures anticapitalistes
n’ont pas été appliquées au Venezuela, et le gouvernement a permis à la classe capitaliste locale de conserver
largement son contrôle sur un secteur majoritaire de la production, de la
finance et de la distribution. Il a aussi maintenu un espace important pour le grand capital étranger états-unien,
canadien, européen, russe, chinois et brésilien. L’effort de diversification de
l’économie n’a pas été suffisamment développé et le pays est dès lors resté
totalement dépendant de l’exportation du pétrole brut et d’autres matières
premières. La participation de la population aux orientations politiques économiques
a été insuffisante et un secteur privilégié et parasitaire s’est développé dans
le sillage du pouvoir : le secteur identifié comme la
boli-bourgeoisie [4].
Dans un précédent article publié le 28 janvier, 5 jours après la tentative
de coup de Guaidó au cours duquel celui-ci s’est autoproclamé président à la
place du président Maduro, étaient mentionnées plusieurs critiques :
-
« La poursuite du paiement de la dette externe au lieu de déclarer un moratoire et d’utiliser les ressources financières ainsi épargnées
pour faire mieux face à la crise humanitaire qui accable le peuple vénézuélien.
Le CADTM dès 2016 avait exhorté le gouvernement vénézuélien à procéder à un
audit de la dette avec la participation des citoyens et citoyennes (http://www.cadtm.org/Le-CADTM-AYNA-exhorte-le).
-
D’autres critiques de gauche de la politique du
gouvernement Maduro sont également justifiées : l’absence de combat contre
la fuite
des capitaux organisée avec la complicité des plus hautes autorités de
l’administration et du gouvernement,
-
la poursuite du modèle extractiviste exportateur
favorisant l’épuisement des ressources naturelles du pays,
-
la répression contre des délégués syndicaux et d’autres
activistes,
-
le développement de politiques clientélistes et un
fonctionnement de l’assemblée constituante qui ne répond pas aux espoirs que
son élection avait suscités. » (http://www.cadtm.org/Emmanuel-Macron-Pedro-Sanchez-Angela-Merkel-Theresa-May-n-ont-aucun-droit-de)
Pour autant il ne faut pas tomber
dans l’autre extrême qui consiste à dire que ce qui ne va pas au Venezuela
résulte uniquement de la guerre économique menée par les États ennemis du
processus bolivarien. Ces critiques sont importantes et pour qu’il y ait une
solution favorable au peuple du Venezuela, il faut immanquablement y apporter
des réponses.
En même temps, il est
absolument clair que tant l’action que les propositions de
Guaidó et de ses partisans sont antinomiques
par rapport aux solutions qu’il faudrait appliquer au Venezuela dans le
respect de sa souveraineté. Guaidó veut donner aux entreprises privées
nationales et internationales plus de pouvoir et de marge de manœuvre
pour exploiter les ressources naturelles et la force de travail du pays. La
victoire de Guaidó signifierait la poursuite de l’enchaînement du
Venezuela au système de la dette en faveur des créanciers nationaux (les
fractions de la bourgeoisie ancienne qui appuient Guaidó et celles de la
boli-bourgeoisie qui ont investi des capitaux dans l’achat des titres de la dette interne et externe afin d’en
tirer une rente sur le dos du peuple) et des créanciers étrangers (des sociétés
financières états-uniennes comme Goldman Sachs et des fonds d’investissement, des banques européennes
mais aussi des sociétés russes, chinoises et autres). Guaidó ne mettrait pas
fin à la corruption, à la fuite des capitaux, à la spéculation sur les prix des médicaments et des aliments.
Guaidó représente la bourgeoisie traditionnelle vénézuélienne qui n’a jamais
voulu investir dans la diversification de l’économie du pays et qui se comporte
comme une bourgeoisie rentière dont les intérêts sont totalement contraires à
ceux de l’écrasante majorité de la population du Venezuela. Une bourgeoisie qui
se contente largement d’exporter des matières premières et d’importer à peu
près tout le reste. Une bourgeoisie qui est favorable à l’endettement extérieur
et intérieur car elle en tire une rente parce qu’elle achète des titres de la
dette.
Mais au-delà de cela, il y a un
autre élément fondamental à prendre en compte : Guaidó ne réussira son
coup que si des puissances étrangères
interviennent directement, réussissent à acheter une partie de l’armée (ce
qu’annonce haut et fort Trump) et en combattent une autre partie. Ce qui
arrivera si cette intervention en préparation n’est pas arrêtée sera dramatique pour le peuple du Venezuela,
pour l’ensemble du continent et sur le plan international. Les
gouvernements latino-américains alliés à Washington contre le Venezuela sont
ultra-réactionnaires. Il suffit de mentionner les chefs d’État comme J.
Bolsonaro du Brésil, M. Macri d’Argentine, I. Duque de Colombie, J. Morales du
Guatemala, M. Vizcarra du Pérou, J.C. Varela du Panama, S. Piñera du Chili. Il
faut ajouter que les puissances européennes, au premier rang desquelles on
trouve la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Espagne, qui
avaient peur de rater une occasion de mettre la main sur une partie des
richesses naturelles du Venezuela, se sont précipitées derrière les États-Unis
pour reconnaître Guaidó. Il faut dénoncer cette politique des anciennes
puissances coloniales qui, par ailleurs, n’hésitent pas à soutenir de
véritables dictatures comme celles d’Abdel Fattah al-Sissi en Égypte, d’Idriss
Déby au Tchad, ou de Mohammed Ben Salman en Arabie saoudite qui martyrise la
population du Yémen et fait découper en morceaux dans son ambassade à Istanbul
un journaliste d’opposition. Le gouvernement de l’État d’Israël, responsable de
crimes de guerre contre le peuple palestinien, soutient également Guaidó. Les
médias dominants mentionnent sans cesse que la communauté internationale
soutient Guaidó sans préciser que les
pays qui ont annoncé qu’ils continuaient à reconnaître le gouvernement de
Maduro sont au nombre de 60. Ceux qui soutiennent Guaidó sont 50. A noter
que les gouvernements de centre-gauche du Mexique et d’Uruguay refusent
d’emboîter le pas des pays du groupe de Lima et proposent leurs bons offices
pour tenter une médiation, ce qui est très rarement mentionné dans la presse.
Pour ces différentes raisons, les
forces populaires doivent refuser tout contact avec Guaidó et ses partisans. Il
faut clairement dénoncer et combattre Guaidó comme putschiste, comme
représentant du grand capital et comme traître à la nation car il en appelle à
l’intervention armée de Washington et de ses alliés. Et, face aux menaces d’une
intervention étrangère qui est loin d’être imaginaire, il n’y a pas d’autre
choix que de chercher à organiser le
front le plus large possible pour s’y opposer. Bien sûr, pour éviter une
escalade du conflit, les deux camps qui s’affrontent doivent négocier, mais
pour les forces populaires il ne peut pas être question de rencontrer Guaidó
car cela est utilisé par lui pour trouver une apparence de légitimité. Il
s’agit aussi de maintenir une autonomie et une capacité de critique par rapport
au gouvernement de Maduro. Il faut clairement dénoncer et combattre Guaidó
comme putschiste, comme représentant du grand capital et comme traître à la nation car il en appelle à
l’intervention armée de Washington et de ses alliés
Face aux mesures d’agression de
différentes natures adoptées par Washington et ses alliés d’une part, et afin
d’améliorer les conditions de vie de la population d’autre part, le
gouvernement devrait appliquer les propositions avancées dans cet article par
l’économiste vénézuélien Simón Andrés
Zúñiga : « Le blocus et le piratage des fonds du gouvernement
imposent un moratoire sur la dette » (http://www.cadtm.org/Venezuela-Debat-Le-blocus-et-le-piratage-des-fonds-du-gouvernement-imposent-un)
L’auteur de l’article commence
par affirmer : « Le stratagème de ‘l’aide humanitaire’ ne doit pas
être sous-estimé, car c’est l’une des cartes politiques les plus puissantes de
la manipulation idéologique, à la disposition de forces qui sont prêtes à
balayer toute expression de souveraineté et d’indépendance. Ils veulent
convaincre la population, ou une grande partie de la population, que le
gouvernement viole les droits humains en empêchant le passage des envahisseurs »
L’auteur avertit :
« Cacher sous le tapis les conditions objectives dont souffre la
population active est une attitude suicidaire, équivalant à fuir la réalité.
C’est simple, le prix d’un médicament acheté en pharmacie peut dépasser de loin
la quinzaine ou le mois de salaire du travailleur ou de la travailleuse, tel
que l’indique le reçu de la caisse enregistreuse. »
Comme le propose l’article :
« Face au cheval de Troie de l’‘aide humanitaire’, promu par les
États-uniens et leurs alliés pour justifier la violation et le contrôle du
territoire vénézuélien, tout en bloquant frauduleusement l’accès aux dépôts et
aux biens souverains du Venezuela, le gouvernement devrait organiser une mobilisation populaire de solidarité
impliquant toutes les organisations et communautés pour répondre aux besoins
sanitaires et alimentaires prioritaires, ainsi que pour s’organiser afin de
résister au siège délictueux.
Devant la gravité de la situation
vécue par le peuple du Venezuela il ne faut pas hésiter à se saisir des
propositions de suspension du paiement
de la dette afin d’alimenter un fonds d’urgence d’acquisition de
médicaments et d’aliments. Cette étape devrait se faire par le biais d’un large
appel à la participation de tous les secteurs à la détermination des priorités,
à l’utilisation et au contrôle des ressources existantes. Ce serait l’agenda du
soutien solidaire avec une large participation populaire contre la tromperie de
l’agenda cynique de « l’aide humanitaire ».
Grosso modo, les propositions
contenues dans la suite de l’article, que nous pouvons rejoindre, peuvent être
résumées de la manière suivante (voir la version traduite en français grâce au
lien mentionné plus haut : http://www.cadtm.org/Venezuela-Debat-Le-blocus-et-le-piratage-des-fonds-du-gouvernement-imposent-un). Nous avons ajouté
certains éléments tout en respectant le contenu des propositions. Évidemment
leur application implique de prendre un tournant et dépend de la volonté ainsi
que de la capacité des forces populaires
de s’en saisir et de les faire appliquer. Il est malheureusement peu probable
qu’elles se concrétisent mais elles méritent de montrer qu’une sortie de la
crise humanitaire est possible.
1.
Face aux mesures agressives prises par des puissances
étrangères qui n’hésitent pas à saisir des biens de la République du Venezuela
déposés à l’étranger et nécessaires au maintien des échanges commerciaux, le
gouvernement doit déclarer une suspension de paiement de la dette extérieure. Ajoutons
que le droit international permet à un pays confronté à une situation
d’urgence, par exemple une crise humanitaire, de décréter un moratoire
unilatéral sur le paiement de la dette (sans accumulation d’intérêts ou de
pénalités de retard). Si en plus il est confronté à des mesures du type de
celles prises par Washington sans aucune concertation avec l’ONU, un acte
unilatéral de suspension du remboursement
de la dette est d’autant plus justifié.
2.
Plutôt que d’utiliser les faibles réserves de devises au
paiement de la dette, le gouvernement doit utiliser celles-ci pour satisfaire les besoins fondamentaux de la
population. Comme l’affirme l’article : « La santé et
l’alimentation du peuple doivent avoir la priorité sur le paiement de la dette
extérieure. »
3.
Le moratoire s’accompagnerait d’un audit public ouvert et
détaillé qui, sans aucun doute, fera la clarté sur les nombreuses manœuvres et
fuites illégales de capitaux qui se sont développées sous la protection du
système financier privé et d’une partie des autorités du pays.
4.
Il y a des raisons politiques, économiques et un
fondement juridique pour soutenir une décision de cette ampleur. La déclaration
unilatérale du moratoire sur la dette et la réalisation d’un audit seraient la
preuve d’une volonté d’inverser les priorités dans le bon sens. Les ressources
de la nation ne doivent pas servir en premier lieu au paiement de la dette,
elles doivent permettre d’améliorer les conditions de vie dramatiques vécues
par une grande partie de la population. En suspendant le paiement, le
gouvernement du Venezuela retrouverait une position de force dans la relation
avec les créanciers.
5.
La suspension du paiement de la dette concernera toutes
les dettes émises par le gouvernement national et celles émises par PDVSA [l’entreprise
publique de d’exploitation des ressources pétrolières].
6.
Il est inévitable d’élaborer et de mettre en œuvre
d’urgence un plan d’acquisition de nourriture et de médicaments au profit de la
population. Simultanément, il faudrait investir des moyens financiers pour développer
la production nationale d’aliments et de médicaments. Il s’agit de donner la
priorité aux producteurs locaux.
7.
Mettre en œuvre immédiatement un plan de soutien
solidaire pour la distribution de médicaments et la prise en charge des
personnes atteintes de maladies graves telles que le diabète, le
cancer, l’insuffisance rénale, la maladie de Parkinson, le VIH/SIDA, entre
autres, qui nécessitent un traitement permanent et stable. De même, avec les
médicaments de base dont la population a besoin. Il faut un effort spécial pour
les populations de l’Amazonie qui sont affectées par une épidémie de malaria.
8.
Le gouvernement et un front des forces s’opposant à
l’ingérence étrangère doivent assumer cette tâche de manière massive, en intégrant les
personnes affectées et les organisations populaires. Cette stratégie inclusive
et unificatrice signifie rompre avec la culture paternaliste, mystificatrice,
clientéliste et électoraliste qui caractérise bien des pays, y compris le
Venezuela. Appeler les forces s’opposant à l’ingérence étrangère sans exception
à se réunir. Une mobilisation populaire est possible et nécessaire, si elle est
animée par un large front, avec des résultats immédiats et efficaces, pour
faire face à l’urgence sanitaire et alimentaire ainsi qu’à la menace bien
réelle d’agression extérieure.
9.
Les décisions et la mobilisation doivent et peuvent être
soutenues par un programme qui aura multiplié les ressources pour mettre à nu
la mascarade et l’arnaque de l’aide humanitaire pour un montant misérable de 20
millions de dollars.
10.
Dans le cas de certains médicaments, le plan doit
surmonter la dépendance à l’égard des importations et s’orienter vers la
substitution des importations à de nombreuses exigences de base pour lesquelles
des conditions existent pour la production nationale. Dans ce secteur, l’accent
devrait être mis non seulement sur les produits finis, mais aussi sur
l’acquisition des substances actives et leur production nationale, ce qui
permettrait de faire progresser la substitution des importations.
11.
Éliminer le ministère de l’Alimentation, qui est devenu un nœud
d’importations aveugles (et de fuite des devises étrangères) en plus de
contribuer à la destruction de la production nationale. L’idée est de
centraliser dans un seul lieu les politiques de promotion et de soutien au
secteur agricole végétal et animal. Cet organisme doit avoir une vision
cohérente, coordonnée et intégrale du secteur agricole.
12.
Le commerce extérieur doit être contrôlé publiquement et les informations qui
sont liées aux divers échanges doivent être rendues transparentes.
13.
Les communes [structures de base du pays depuis
2006 [5] ] doivent jouer un rôle
de premier plan dans la production agricole. En fait, il y a des expériences
de communes qui ont réalisé un développement important dans ce qui est
productif et dans le niveau de la conscience politique.
Dans un autre contexte,
plusieurs des propositions mentionnées plus haut avaient été avancées par la
Plateforme d’audit citoyen de la dette du Venezuela en 2016-2017. La plateforme
proposait de suspendre le paiement de la dette et de réaliser un audit public
et citoyen de la dette avec le soutien du Comité pour l’abolition des dettes
illégitimes (CADTM) et la participation des mouvements sociaux et du peuple
organisé. Paulino Núñez et Oly Millán Campos expliquaient :
« L’objectif est de déterminer la partie odieuse et illégitime devant
faire l’objet d’une annulation avant toute restructuration. A l’encontre de la
priorité donnée au service de la dette par le gouvernement, il s’agit de répondre aux multiples problèmes de santé
et d’alimentation que traverse le peuple vénézuélien. » http://www.cadtm.org/Venezuela-la-dette-comme Les militants du CADTM
au Venezuela mènent campagne depuis 20 ans pour l’audit de la dette et depuis
2016-2017 pour la suspension du paiement vu la crise humanitaire qui affecte la
majorité de la population du pays.
Devant la gravité de la situation
vécue par le peuple du Venezuela il ne faut pas hésiter à se saisir des
propositions de suspension du paiement de la dette afin d’alimenter un fonds
d’urgence d’acquisition de médicaments et d’aliments.
Notes
[1] Le groupe de Lima est
actuellement composé principalement des pays suivants : Argentine, Brésil,
Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Panama, Paraguay et
Pérou. Le Mexique s’est mis en retrait de ce groupe informel depuis que
celui-ci a décidé de soutenir le putschiste Guaidó.
[2] En même temps, il est
clair que la vie démocratique qui a prévalu pendant le gouvernement d’Hugo
Chavez a été progressivement réduite. Lorsque le gouvernement de Maduro a
décidé de convoquer l’élection d’une nouvelle assemblée constituante, il n’a
pas appliqué ce qui avait été fait auparavant pendant la gestion de Chavez. Il
n’y a pas eu de référendum pour décider s’il fallait ou non ensuite convoquer
une élection générale pour élire une assemblée constituante. La sélection des
candidats/tes à la constituante a été marquée par une intervention autoritaire
du Parti et du gouvernement de Maduro pour établir les listes. Au cours des
dernières années, en plusieurs occasions des protestations populaires ont été
réprimées.
[3] Les sanctions
financières et économiques ont commencé avec Trump en août 2017 : https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-41055728 Sous l’administration Obama, des sanctions ciblées ont été prises contre
des fonctionnaires en décembre 2014 : https://apnews.com/16e5cb67ca184b7aaa32ded6c777c72a Elles sont entrées en vigueur en février 2015 : https://www.reuters.com/article/us-venezuela-usa-visas/u-s-slaps-visa-restrictions-on-current-former-venezuelan-officials-idUSKBN0L620D20150202 Le 8 mars 2015, Obama déclare que le Venezuela constitue une menace pour
les États-Unis : https://www.hispantv.com/noticias/ee-uu-/23336/obama-ordena-nuevas-sanciones-contra-venezuela
et Trump prolonge le décret : https://www.dw.com/es/extiende-trump-decreto-que-declara-a-venezuela-amenaza-para-ee-uu/a-42808304
et Trump prolonge le décret : https://www.dw.com/es/extiende-trump-decreto-que-declara-a-venezuela-amenaza-para-ee-uu/a-42808304
[4] J’ai analysé de manière
critique les limites de la politique du gouvernement vénézuélien dans une étude
publiée en 2009 : http://www.cadtm.org/Changements-en-cours-au-Venezuela J’ai également analysé l’échec de
la révision de la constitution en 2007 : « Transformer l’échec du 2
décembre 2007 en un puissant levier pour améliorer le processus en cours au
Venezuela d’Hugo Chavez », http://www.cadtm.org/Transformer-l-echec-du-2-decembre
[5] L’institution des
Conseils communaux en 2006, sous l’impulsion du Président Hugo Chavez, a été
fortement marquée par la volonté d’instaurer la participation dans la
conception et la réalisation de la politique locale. La loi sur les conseils
communaux, Ley de los consejos municipales (LCC) a été adoptée le 7
avril 2006 (http://www.tecnoiuris.com/venezuela/gaceta-oficial/administrativo/ley-de-los-consejos-comunales.html) Le gouvernement d’Hugo
Chavez plaçait de grands espoirs dans ces Conseils qu’il concevait comme des « unités
territoriales de base de la participation populaire et de
l’autogouvernement ». Le pouvoir attribué aux Conseils communaux n’est
pas négligeable, puisqu’il donne le droit à une « communauté »
de proposer et d’exécuter un projet pouvant, dès la première année, atteindre
30 millions de bolivars (c.à.d, environ 10 millions d’euros). Les Conseils
communaux ont perdu peu à peu de leur dynamisme et aujourd’hui, il faudrait
leur redonner vie.
https://www.alainet.org/es/node/198686
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