sábado, 21 de diciembre de 2024

Témoignage sur mon travail parroissial en Amérique Latine - Introduction

 TÉMOIGNAGE  SUR  MES  EXPÉRIENCES  SYNODALES

A l’adresse des membres des CEBs d’Equateur

 Pedro Pierre, Guayaquil, octobre 2024.

CEBs: ‘Communautés Ecclésiales de Base’.

 J'accompagne les Communautés Ecclésiales de Base (CEBs) d'Équateur depuis 48 ans. Je tiens à vous remercier pour tout ce que j'ai reçu et appris de vous. Vous m’avez enseigné une nouvelle manière de vivre grâce à la foi et aux engagements dont vous témoignez.

Dans les paroisses où j'ai été, j'ai fait l'expérience d'une Église synodale, c'est-à-dire d'une Église entre les mains de vous, laïcs. Ces paroisses sont San Martín de Porres à Guayaquil, Nuéva Guinéa au Nicaragua, La Argélia à Quito et ISAMIS (Église Saint Michel de Sucumbíos) en Amazonie équatorienne.

J'apprécie également la confiance que l'Articulation Continentale des CEBs m'a accordée en me demandant de participer en tant que tuteur à l'École Oscar Romero et en m'incluant dans l'équipe d'Articulation latinoaméricaine. Je remercie également l'État équatorien de m'avoir accordé la nationalité équatorienne.

Pour tout cela, je vous suis reconnaissant d’avoir une vie plus humaine, plus chrétienne et plus sacerdotale. 

LES 3 GRANDS AXES DE MES ENGAGEMENTS

Les 3 axes de mes options de vie sont Jésus de Nazareth, le Royaume et la Communauté. Jésus Nazareth, qui fut laïc et Messie du Royaume, est pour moi la plus grande expression de l'être humain grâce à ses relations harmonieuses avec les autres, la nature et Dieu y a son engagement jusqu’au don de la vie, pour qu’elles soient plus réelles.

Le Royaume est « le seul absolu » (voir Matthieu 6, 33) comme l'écrivait le pape Paul 6° en 1975 dans sa Lettre encyclique « L'annonce de l'Évangile » (8) : « Le Christ est venu pour le Royaume… Le Royaume est le seul absolu ; le reste est relatif ». Grâce à cette déclaration, j'ai appris à faire naître le Royaume de Dieu à partir des pauvres organisés en CEBs et en organisations populaires. J’ai découvert que « le Royaume ne s’arrête jamais ».

               Quant à la Communauté, qu'elle soit ecclésiale ou sociale, c'est le lieu où je trouve les critères pour confirmer et éclairer mes décisions sur le chemin à suivre comme personne, comme chrétien et comme prêtre. Actuellement, je suis guidé dans mes options principalement par 2 communautés : celle des CEBs de l'Équateur et celle de l'Équipe de Coordination des Organisations Populaires de Guayaquil. Les CEB sont « le premier noyau ecclésial », comme l'ont affirmé les évêques d'Amérique Latine lors de leur réunion à Medellín (Colombie, 1968). L’équipe de coordination des Organisations Populaire de Guayaquil est une autre voix de Dieu qui me guide dans ma foi et mes engagements.

LES CEBs SONT « UNE EXPÉRIENCE D’ÉGLISE SYNODALE »

En 2015, le pape François a lancé la « synodalité » comme projet de réforme ecclésiale de notre Église catholique afin que nous, baptisés, soyons plus attentifs aux « signes des temps », signes qui sont aujourd'hui les appels de Dieu à collaborer à la construction du Royaume inauguré par Jésus et d’une Eglise a son service.

La synodalité est un autre nom de la « démocratie », afin que nous puissions être à nouveau, selon l'exemple de Jésus et des premières communautés chrétiennes, un peuple de frères égaux entre eux et avec des responsabilités égales dans notre Église selon la mission de notre baptême. Par ce sacrement, nous avons été faits « prophètes, prêtres et rois-bergers ». La synodalité est l'engagement à remplir pleinement, personnellement et collectivement, ces 3 engagements. Nous l'avons fait avec suffisamment d'efficacité pendant 50 ans, puisque l'Assemblée ecclésiale de l'Amérique latine et des Caraïbes (Mexique, 2021) nous a reconnu, en tant que CEBs, « un exemple d'Église synodale ». Ils nous confirment qu'en tant que CEB, pour être « sel, lumière et levain » dans toute l'Église pour qu'elle soit synodale et témoignage du Royaume de façon claire et pleine d'espérance.

Ce Royaume n'est ni plus ni moins que la construction d'une fraternité universelle inscrite dans la nature humaine, dans la nature qui nous entoure et dans le cosmos qui nous abrite. C'est le culte que Dieu veut : Ensemble, dans nos Communautés, nous offrir à Lui comme Peuple fraternel jusqu'à le devenir universellement. C'est le défi de la synodalité que Jésus, les premières communautés chrétiennes et nos martyrs latino-américains nous ont hérité.

            Encore une fois, merci ! Que nous continuions à nous soutenir mutuellement dans la construction de cette fraternité synodale jusqu'à ce qu'elle devienne une coutume sur notre Terre. Personnellement, je continuerai à leur obéir.

1 comentario:

  1. Cher Pedro Pierre,
    Me voici rangeant des cartes et des lettres, tombant sur les bulletins envoyés par courrier en France, faisant mention d'un blog que je n'avais jamais été voir, content déjà des informations contenues dans cette lettre. Nous étions en 2012, la dernière reçue, vous faisiez état de votre âge et je craignais après 13 ans que le dit blog n'existe plus ou du moins ne soit plus actualisé. Et que non, il est vraiment à jour et je me suis régalé de constater à sa lecture, pur l'instant des notes les plus récentes, l'étendue de votre énergie, la puissance de votre foi.
    Nous nous étions rencontrés, en 2007, d'abord à Quito, puis ensuite à Guyaquil, lorsque nous étions venus en famille avec nos deux jumeaux de 10 ans à l'époque, au prétexte d'un "pèlerinage" sur les traces de l'oncle Padre Lopez, venu comme vous d'un petit village du sud de l'Auvergne, rejoindre la communauté ecclésiale d'Ecuador, où il a fini ses jours.
    Nous gardons un souvenir vivace de cette rencontre avec vous, autour de la personnalité de cet oncle, que personnellement je n'avais pas connu. Vos connaissances et votre enthousiasme dans la période où la gauche reprenait pied en Amérique latine et singulièrement avec Correa en Ecuador, nous ont impressionné, mais vous avez du le voir, notre jeunesse, pour ne pas dire notre innocence quant au contexte de la foi, du rôle de l'église en Amérique latine, ainsi que le fait que nous devions nous consacrer essentiellement à nos garnements, n'a pas permis d'aller bien loin dans nos discussions. Heureusement que vos lettres et maintenant la lecture de votre blog, me permet de rattraper un peu cela !
    Je serai content d'entendre de vous, ou dans une prochaine note de blog, de la situation au sud du pays, qui avait l'air très tendue du fait d'un narcotrafic (comme il était nommé dans un article assez récent du Monde Diplomatique) nous avions interrogé nos amis de Guyaquil avec qui nous échangeons juste lors des voeux, mais ils n'avaient rien dit de l'ambiance dans la ville.
    En vous souhaitant une bonne santé pour poursuivre votre oeuvre.
    Joël -Cantal-Auvergne

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