lunes, 30 de septiembre de 2019

Le sacerdoce ordonné est-il nécessaire ?


REVENIR  AU  SACERDOCE  BAPTISMAL
Pierre  Riouffrait,  aout  2019.

Il y a quelques jours, le pape François a reçu une délégation de l'Association internationale des prêtres mariés. D'autre part, en octobre prochain aura lieu le Synode sur l'Amazonie. A ce sujet, le document de travail du Synode fait plusieurs propositions concernant la pénurie de prêtres et propose d’ordonner prêtres des hommes mariés et des femmes comme diaconesses. Il faut aller plus en profondeur, car d’autres alternatives sont en marche. Pourquoi continuer d’ordonner des prêtres si le problème peut être résolu avec le sacerdoce baptismal? Le pape François a déclaré que, sur ces questions, il était ouvert aux propositions des Conférences Épiscopales des différents continents.
Voici quelques brèves réflexions pour apporter mon grain de sable afin de confirmer de nouvelles façons d’exprimer la prêtrise… 50 ans après mon ordination sacerdotale.

1.       La crise dans notre église catholique est grave ; el est principalement celle du clergé et son cléricalisme. Pour la résoudre en ces temps qui changent rapidement, nous ne pouvons en rester au passé, sinon nous nous retrouverons avec des communautés chrétiennes toujours en diminution.

2.       Je pense que le sacerdoce ordonné n’est plus nécessaire, si le sacerdoce baptismal suffit. A mon avis, revenir au sacerdoce baptismal est la meilleure manière d’éliminer "le cancer du cléricalisme" (pape François). Le sacerdoce ordonné a surgi principalement avec l'assimilation de la hiérarchie par l'empire romain à l'époque de Constantin il y a 17 siècles.

3.       Depuis cette époque le sacerdoce baptismal a été marginalisé et pratiquement éliminé par le clergé. Maintenant, le cléricalisme est plus évident et destructeur que jamais.
-          L'expérience latino-américaine des Communautés Ecclésiales de Base nous fait voir que les prêtres ordonnés sommes «un de plus» parmi les baptisés et que leur sacerdoce inclut le nôtre.
-          Le Concile Vatican II nous a dit que le sacerdoce baptismal était premier et que le sacerdoce ordonné était à son service. Ce fut grand pas pour l’époque, mais qui n’a pas été mis en pratique. J'ai aussi entendu dire que le prêtre ordonné, étant un sacrement, est le garant et la confirmation du sacerdoce baptismal.
-          Le sacerdoce baptismal n'a besoin ni de garantie ni de confirmation, il doit seulement s’exprimé en tant que tel: c’est un sacerdoce complet. C’est ainsi qu'il était pratiqué dans les premières communautés chrétiennes et dans un certain nombre de groupes chrétiens actuels : la «Cène» ou Fraction du pain, notre Eucharistie, est célébrée sans la présence d'un prêtre ordonné.

4.       Les propositions du Synode sur l'Amazonie d’ordonner des hommes mariés est un palliatif qui repousse le problème sans le résoudre, car il retombe dans les limites actuelles du cléricalisme. Pourquoi ne pas reconnaître dans les tous les baptisés leur sacerdoce d’origine qui leur permet de présider la "fraction du pain" ou l’Eucharistie comme les premiers chrétiens l’ont fait?

5.       Il en va de même pour la proposition pour les femmes de les ordonner diaconesses.

-          Tout d’abord c’est une grande injustice que les femmes aient été éliminées d’exercer leur sacerdoce, puisqu’elles ont présidé la «Cène du Seigneur» dans l’Église primitive. C'est un autre abus de cléricalisme.
-          La prétendue justification d’ordonner prêtres seulement des hommes pour la raison que Jésus était un homme, est une tromperie, car être de sexe masculin n'est pas essentiel pour la prêtrise. Selon la même logique on pourrait dire que, Jésus étant juif, seuls les Juifs peuvent être acceptés comme prêtres catholiques!
-          Dans les premières communautés chrétiennes, les femmes célébraient la «fraction du pain - Eucharistie» dans les maisons, et un livre récent nous dit même qu'elles assumaient la charge d’« évêque », selon plusieurs mosaïques des premiers siècles.
-          Actuellement le sacerdoce ordonné détient l'avancée de l'Église et de sa mission salvatrice à cause de son cléricalisme ... entre autres maux. Inclure des femmes avec les mêmes caractéristiques que le sacerdoce ordonné actuel aggraverait la situation des femmes dans l’Eglise et celle des communautés chrétiennes qui souffriraient d’un ‘cléricalisme féminin’.
-          Il en va de même pour l'ordination de femmes comme diaconesses. Le diaconat n’a pas son origine dans le baptême, mais dans le clergé et son cléricalisme et n’est qu’un substitut du sacerdoce ordonné. Il ne valorise pas les femmes mais les confirme comme inférieures aux hommes.

Conclusion
Une proposition alternative est revenir au ‘vrai traditionalisme’: revaloriser et exprimer la dimension sacerdotale de tous les baptisés. Nous devons prendre conscience de notre identité profonde comme baptisés et l’exercer dans toute sa plénitude, qui inclut la célébration de l’Eucharistie.
C’est, pour moi, la voie d’avenir en fidélité au Mouvement de Jésus pour le Royaume. Il est de plus en plus admis que Jésus n'a pas ordonné de prêtres ni a fondé aucune église. Jésus est venu pour le Royaume. Si, à une époque révolue, les chrétiens pensaient que le sacerdoce ordonné et les Églises telles qu’elles sont organisées jusqu’à présent pouvaient constituer les moyens de construire le Royaume, nous constatons aujourd’hui que cette réalité existe de moins en moins.
Il est temps de revenir au témoignage de Jésus et aux pratiques des premières communautés chrétiennes. Le Synode pour l’Amazonie est une bonne occasion pour dépasser le cléricalisme, la crise actuelle et la diminution continue de l’Eglise catholique. Nous sommes dans une nouvelle ère: C’est le temps venu du «vin nouveau dans des outres nouvelles!» (Matthieu 9:17).


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