L E « P A C T E D E S
C A T A C O M B E S »
Le 16
novembre 1965, peu avant la clôture
de Vatican II, une quarantaine d’évêques, dont les noms ne sont pas connus, se
réunirent dans la Catacombe de Ste. Domitilla et signèrent un pacte concernant
la richesse, les pompes et les cérémonies dans l’Eglise catholique. Le 7
décembre 1965, la veille de la clôture officielle du Concile Vatican II, ils
diffusèrent parmi leurs confrères, ce qu’ils appelèrent le « Schéma
XIV », allusion aux 13 « schémas » préparatoires des grands
textes, lignes directrices que la Curie avait distribuées aux « Pères
conciliaires » avant les Assemblées délibératives.
Nous, évêques réunis au Concile Vatican ;
ayant été éclairés sur les déficiences de notre vie de pauvreté selon
l’Evangile ; encouragés les uns par les autres, dans une démarche où chacun de
nous voudrait éviter la singularité et la présomption ; unis à tous nos
frères dans l’Episcopat ; comptant surtout sur la force et la grâce de
Notre Seigneur Jésus-Christ, sur la prière des fidèles et des prêtres de nos
diocèses respectifs ; nous plaçant par la pensée et la prière, devant la
Trinité, devant l’Eglise du Christ, devant les prêtres et les fidèles de nos
diocèses, dans l’humilité et la conscience de notre faiblesse mais aussi avec
toute la détermination et la force dont Dieu veut bien nous donner la grâce,
nous nous engageons à ce qui suit :
1) Nous essayerons de vivre selon le mode
ordinaire de notre population en ce qui concerne l’habitation, la nourriture,
les moyens de locomotion et tout ce qui s’ensuit.
2) Nous renonçons pour toujours à l’apparence
et à la réalité de richesse spécialement dans les habits (étoffes riches
et couleurs voyantes), les insignes en matière précieuse : ces insignes
doivent être en effet évangéliques.
3) Nous ne posséderons ni immeubles, ni
meubles ni comptes en banque, etc., en notre propre nom ; et s’il faut
posséder, nous mettrons tout au nom du diocèse, ou des œuvres sociales ou
caritatives.
4) Nous confierons, chaque fois qu’il est
possible, la gestion financière er matérielle, dans nos diocèses, à un comité
de laïcs compétents et conscients de leur rôle apostolique, en vue d’être moins
des administrateurs que des pasteurs et apôtres.
5) Nous refusons d’être appelés oralement ou
par écrit des noms et des titres signifiant la grandeur et la puissance
(Eminence, Excellence, Monseigneur). Nous préférons être appelés du nom
évangélique de Père.
6) Nous éviterons dans notre comportement,
nos relations sociales, ce qui peut sembler donner des privilèges, des
priorités ou même une préférence quelconque aux riches et aux puissants
(ex. : banquets offerts ou acceptés, classes dans les services religieux).
7) Nous éviterons d’encourager ou de flatter
la vanité de quiconque en vue de récompenser ou de solliciter les dons, ou pour
toute autre raison. Nous inviterons nos fidèles à considérer leurs dons comme
une participation normale au culte, à l’apostolat et à l’action sociale.
8) Nous donnerons tout ce qui est nécessaire
de notre temps, réflexion, cœur, moyens, etc., au service apostolique et
pastoral des personnes et des groupes laborieux et économiquement faibles et
sous-développés, sans que cela nuise aux autres personnes et groupes du
diocèse. Nous soutiendrons les laïcs, religieux, diacres ou prêtres que le
Seigneur appelle à évangéliser les pauvres et les ouvriers en partageant la vie
ouvrière et le travail.
9) Conscients des exigences de la justice et
de la charité et de leurs rapports mutuels, nous essayerons de transformer les
œuvres de « bienfaisance » en œuvres sociales basées sur la charité
et la justice qui tiennent compte de tous et de toutes les exigences, comme un
humble service des organismes publics compétents.
10) Nous mettrons tout en œuvre pour que les
responsables de notre gouvernement et de nos services publics décident et
mettent en application les lois, les structures et les institutions sociales
nécessaires à la justice, à l’égalité et au développement harmonisé et total de
tout l’homme chez tous les hommes et par là l’avènement d’un autre ordre
social, nouveau, digne des fils de l’homme et des fils de Dieu.
11) La collégialité des évêques trouvant sa
plus évangélique réalisation dans la prise en charge commune des masses
humaines en état de misère physique, culturelle et morale – les 2/3 de
l’humanité- nous nous engageons :
-
à
participer, selon nos moyens, aux investissements urgents des épiscopats des
nations pauvres ;
-
à
acquérir ensemble, au plan des organismes internationaux mais en témoignant de
l’Evangile, comme le pape Paul VI à l’O.N.U., la mise en place de structures
économiques et culturelles qui ne fabriquent plus de nations
prolétaires dans un monde de plus en plus riche, mais qui permettent aux masses
pauvres de sortir de leur misère.
12) Nous nous engageons à partager dans la
charité pastorale notre vie avec nos frères dans le Christ, prêtres, religieux
et laïcs pour que notre ministère soit un vrai service ; ainsi :
-
nous
nous efforcerons de « réviser notre vie » avec eux ;
-
nous
susciterons des collaborateurs pour être davantage des animateurs selon
l’Esprit, que des chefs selon le monde ;
-
nous
chercherons à être plus humainement présents, accueillants ;
-
nous
nous montrerons ouverts à tous, quelle que soit leur religion ;
13) Revenus dans nos diocèses respectifs, nous
ferons connaître à nos diocésains notre résolution, les priant de nous aider de
leur compréhension, leur concours et leurs prières.
Que Dieu nous aide à être fidèles.
Source :
Informations catholiques internationales, 1er janvier 1966.
Voir aussi:
http://nsae.fr/2010/01/31/le-%C2%AB-pacte-des-catacombes-%C2%BB/#sthash.HXH6muRU.dpuf
Más datos
E L P A
C T O D E L A S
C A T A C U M B A S
¡Magnífico
y evangélico! este pacto de las catacumbas de estos cerca de 40 obispos,
liderados por Hélder Cámara. Gestos
como éstos se echan muy en falta en los pastores de hoy, tan preocupados por
otras cosas… (Redacción de R.C.).
Un grupo de obispos durante el Concilio Vaticano II, en 1965, reunidos en la
catacumba de Santa Domitila, suscribieron el Pacto de las Catacumbas, con el
liderazgo de Dom Hélder Câmara, en un intento valeroso de tratar de reflejar
mejor la Iglesia de Jesús, comunidad de los creyentes.
El 16 de
noviembre de 1965, pocos días antes de la clausura del Concilio, cerca de 40 padres conciliares celebraron una
eucaristía en las catacumbas de santa Domitila. Pidieron “ser fieles al
espíritu de Jesús”, y al terminar la celebración firmaron lo que llamaron “el
pacto de las catacumbas”.
El “pacto” es una invitación a los “hermanos en el
episcopado” a llevar una “vida de
pobreza” y a ser una Iglesia
“servidora y pobre” como lo quería Juan XXIII. Los firmantes -entre ellos
muchos latinoamericanos y brasileños, a los que después se unieron otros- se
comprometían a vivir en pobreza, a
rechazar todos los símbolos o privilegios de poder y a colocar a los pobres en
el centro de su ministerio pastoral.
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